Entraînée par la dynamique créée par le programme de 1 million de logements et autres projets structurants des travaux publics, la production nationale du ciment connaît un boom. Si, à court terme, il est question de répondre à une forte demande et tirer de substantielles marges de profit, à moyen terme, il est question de mettre sur le marché un produit compétitif d'autant que des investissements directs étrangers sont là pour assurer au ciment algérien une véritable montée en gamme. “Notre entreprise a réalisé une production record durant l'exercice 2007 y compris avec les 1 107 656 tonnes de ciment produites par l'unité d'Aïn El Kebira à Sétif, soit 111% des prévisions estimées à 1 million de tonnes”, s'est réjoui M Bendib, PDG du groupe ERCE, lors d'une cérémonie organisée, avant-hier, à l'honneur des 38 travailleurs partis à la retraite durant l'année écoulée. Selon le même interlocuteur, ce seuil n'a jamais été atteint par la SCAEK, qui compte 383 travailleurs, depuis sa création en 1982. En effet, comparativement à 2006, la société d'Aïn El Kebira a enregistré un accroissement de son volume d'activité de 13%. Ces résultats, estimés satisfaisants par le patron de l'ERCE d'Aïn El Kebira, dont la production de ciment représente 24% de la capacité totale des 5 cimenteries du groupe réunies, s'inscrivent dans la stratégie de la maison mère et de ses filiales qui comptent améliorer leurs performances d'ici quelques années. Selon le PDG de la cimenterie d'Aïn El Kebira, M. Hassous, la première étape consiste à optimiser la production. “Avec 1,1 million de tonnes réalisé cette année, le défi a commencé et nous comptons réaliser 1,5 million avec de moindres investissements durant les prochaines années afin d'arriver à dépasser le seuil psychologique de 2 millions de tonnes par an.” Le numéro un du groupe n'a pas caché que le projet qui consiste à installer une deuxième ligne de production est en voie de maturation, la phase d'élaboration de l'étude de faisabilité sera prête dans six mois au plus tard. “Ce n'est qu'à ce moment que nous pourrons nous prononcer sur les détails de nos plans prévisionnels”, renchérit notre interlocuteur pour qui le ciment de la SCAEK d'Aïn El Kebira est d'une très bonne qualité et est cédé à des prix très compétitifs. “Notre produit est très demandé, nous n'avons jamais eu de mévente et avec le programme de 1 million de logements, celui de l'autoroute Est-Ouest et bien d'autres projets structurants qui nécessitent une augmentation des capacités de production, on est obligé de suivre cette dynamique”, conclut ce dernier. Sur les tensions sur cette matière que connaît le marché, les cadres du groupe assurent qu'ils approvisionnement, en premier lieu, les projets structurants de l'état. Côté finances, selon un rapport remis à la presse, la valeur ajoutée dégagée cette année est la plus forte par rapport aux quatre derniers exercices. Elle représente 65% de la production vendue. Le rendement par travailleur a, quant à lui, connu une hausse. Pas moins de 241 tonnes par mois et par employé, soit un accroissement de 18% par rapport à 2006.La valeur ajoutée dégagée par travailleur est passée de 427 000 DA par mois en 2006 à 583 000 DA en 2007, soit une augmentation de 36,6%. Pour le ciment pétrolier, le PDG a confirmé que tout est fin prêt pour entamer la production en indiquant que les moyens matériels et humains existent et les essais ont été approuvés par le laboratoire du groupe. C'est une première en Algérie car, jusque-là, ce type de ciment, utilisé dans la cimentation des puits de pétrole, est importé à 100%. La SCAEK compte le vendre à des prix compétitifs, a-t-on appris des responsables de l'usine. Aussi, nous avons appris que la direction du groupe, à l'instar de la cimenterie d'Aïn El Kebira, compte investir plus de 1 milliard de DA dans l'installation de filtres à air au niveau des autres cimenteries de l'est, à savoir Hama Bouziène, Hdjar El Soud, Aïn Touta et Tébessa et qu'en 2009 on n'entendra plus parler de pollution. Une façon de respecter les engagements vis-à-vis du respect de l'environnement. F. Senoussaoui