Certains n'avaient jamais vu de palmier avant d'arriver en master, d'autres ne connaissaient de l'oasis que ses dattes. Ce sont des étudiants de master de la Faculté des sciences appliquées et ceux de chimie, qui, sous l'égide du professeur Abdelouahed Kriker, ont redonné aux sous-produits du palmier dattier leurs lettres de noblesse Fadwa Kherfi, une Blidéenne qui a choisi l'UKMO pour ses études en master en génie civil, option structure, a travaillé de concert avec son binôme Gamri Anouar, venue elle de la palmeraie de Temacine sur une contribution à la production et la caractérisation de quelques panneaux MDF à base des sous-produits des palmiers dattiers. Un matériau innovant où la résine et du bois fibreux de densité moyenne (MDF) issu des sous-produits des palmiers dattiers a permis de fabriquer des panneaux à usage multiple pour la fabrication de meubles de cuisine design, des tables et des décoration murales qui feraient pâlir les importateurs de produits similaires à base de déchets de bois importés jusque-là de Chine ou de Turquie. Il s'agit pour ces chercheuses en herbe de l'exploitation des ressources naturelles durables disponibles dans le pays pour répondre à la demande croissante de panneaux dérivés du bois en Algérie et les utiliser comme substitut du bois pour des applications multiples dans la construction et l'ameublement. Ce travail qui a mis à contribution les familles des étudiants, des artisans de la région et un industriel de Blida a pu valoriser tous les types de résidus de palmier, à savoir la couronne, la palme, les pétioles secs, le rachis, les épines, les folioles, les spathes, les grappes et pédicelles, en utilisant ces granulés avec des adhésifs disponibles sur le marché à prix raisonnable pour préparer des panneaux de bois granuleux et faciliter l'utilisation comme support de matériaux composites avec d'excellentes propriétés. Les résultats ont démontré que la valeur de la dureté totale dans les sandwichs en bois sur la base du noyau des matériaux de palme est plus élevée par rapport aux sandwichs avec un noyau de liège en morceaux. L'aspect esthétique donne des résultats bluffant Le mémoire du duo Babziz Jaber et Hami Boushra, dans une langue anglaise aboutie, a, quant à lui, précisément décrit les propriétés physiques et mécaniques ainsi que les méthodes d'extraction des filasses de tiges de palmes habituellement incinérés par les phoeniciculteurs comme de vulgaires déchets, pour les utiliser comme agents de renforcement des matériaux de construction. Et dans la perspective de consolider la relation entre l'université et le secteur économique afin de lancer des projets à incuber, l'étude s'est évertuée à expérimenter les possibilités de produire des matériaux de construction respectueux de l'environnement et économiquement rentables tout en préservant la symbolique culturelle du palmier dattier. L'objectif est d'initier ces jeunes étudiants à des travaux de recherche hautement liés à des thématiques locales dans lesquels les candidats traitent des sujets aussi originaux qu'ingénieux avec un jumelage entre étudiants en sciences appliquées et d'autres en chimie dans le cadre de la stratégie du laboratoire d'Exploitation et de valorisation des ressources naturelles dans les zones arides (EVRNZA) dirigé par le professeur Abdelouahed Kriker, comprenant plus de 70 chercheurs au sein de la seule équipe travaillant sur les matériaux de construction innovants. Ces chercheurs travaillent depuis une trentaine d'années aussi bien sur les propriétés mécaniques du béton renforcé par de fibres de palmier dattier et du sable de dunes que sur les futurs produits de construction bioclimatiques adaptés au Sahara. Trois brevets ont d'ailleurs été obtenus jusque-là, ils incorporent des déchets recyclables et réutilisables intégralement. Advertisements