En septembre 2016, un projet d'aciérie, porté par la SARL algéro-turque Ozmert, a été domicilié dans la zone industrielle de Tamzoura. En octobre 2017, l'usine est entrée en production avec 300 000t/an par la transformation des déchets ferreux. Aujourd'hui, après avoir mis en place l'ensemble de ses capacités industrielles projetées, elle est en mesure de produire 1 million de tonnes/an et tripler le nombre d'emplois pour le porter à 1500 salariés. Mais rien de cela ne peut se traduire dans les faits. En cause, l'alimentation en énergie électrique au niveau de la zone. Elle est insuffisante pour soutenir les nouveaux besoins de cette usine. Une colonne mobile avait été installée provisoirement en attendant l'amenée d'un réseau électrique de haute tension pour contenter la demande de tous les investisseurs en place. En fait, créée nominalement en 2011, la zone industrielle est demeurée un terrain nu sur ses 205 ha. Pourtant, plusieurs marchés d'aménagement, après avis d'appel d'offres, avaient été conclus avec des entreprises étrangères mais annulés sans qu'on sache pourquoi. Des porteurs de projets sont installés sur la zone en 2016 sur la base d'une promesse officielle que la zone soit incessamment aménagée. C'était suite à la chute drastique du prix du pétrole lorsque le gouvernement proclamait le lancement de l'investissement productif et la reconversion des chefs de l'exécutif de wilaya en «walis économiques». A Tamzoura, les investisseurs entament leurs travaux dans la gadoue. Mais, fin 2017, point de travaux d'aménagement et de viabilisation livrés, point de voies de circulation ni de réseaux électriques, de gaz, d'eau ou de fibre optique. L'Aniref, l'agence gouvernementale spécialisée, est dessaisie de l'opération au profit de la wilaya chargée de mener à bien les travaux. Aujourd'hui, ils sont à hauteur de 60%. Cependant, pour des raisons obscures, l'amenée de l'électricité en quantité, la haute tension, fait toujours défaut. Ozmert, dont les besoins étaient encore modestes, profite de l'énergie fournie par la colonne mobile installée. Mais, ayant aujourd'hui augmenté ses besoins, elle menace de fermer boutique. Branle-bas de combat dans le landerneau local. La semaine dernière, les autorités locales profitent de la visite du ministre de l'Energie pour mettre les dirigeants de l'aciérie en rapport avec lui. En sa présence, le Pdg de Sonelgaz rappelle que l'investisseur étant un client HTB (haute tension type B) devrait, au regard de la réglementation, financer sa propre ligne. Cependant, pour le satisfaire lui et les autres investisseurs, une amenée du réseau depuis le chef-lieu de daïra, Aïn El Arba, est en cours sur 15km. Le délai de réalisation nécessite six mois. Une seconde possibilité, réalisable à plus court terme, c'est celle dont une étude en cours pour en confirmer la faisabilité, c'est-à-dire répondre à la condition qu'elle n'ait pas un impact négatif sur le réseau national. Il s'agit du branchement d'une deuxième colonne mobile, disponible in situ, sur le réseau moyenne tension existant. Abdelmajid Attar s'est engagé solennellement envers le dirigeant d'Ozmert à ce que les besoins de son aciérie soient satisfaits pour peu qu'il patiente. Néanmoins, pour l'observateur, il est une question cardinale qui n'a pas été abordée lors de l'entretien, ni le wali nouvellement installé, ni à fortiori le ministre n'étaient au courant. C'est le dommage que cause actuellement l'usine à l'environnement par ses dantesques émanations de fumée carbonée. La santé des milliers d'employés sur la zone est menacée ainsi que celle de la population de la région mais encore l'agriculture. Pour d'aucuns, il est essentiel d'imposer à l'investisseur turc de se confirmer à la réglementation en matière de pollution comme il le ferait en son pays avant de satisfaire sa demande de consommation électrique. Faute de cela, il n'y a aucune garantie pour qu'il s'y soumette sachant les multiples rappels à l'ordre qui lui ont été adressés en vain par l'administration locale. Advertisements