A Mostaganem, la distribution du livre scolaire dans de nombreuses écoles primaires semble ne pas avoir suivie les efforts consentis par le ministère, qui avait pour credo de «faire parvenir les manuels aux élèves dans les délais». Plusieurs jours après la rentrée scolaire, de nombreux élèves dans les écoles primaires sont toujours sans livres. «Seuls les élèves qui bénéficieront de la gratuité ont eu leurs manuels scolaires au complet», nous révèlent certains directeurs d'écoles primaires. A titre d'illustration, sur les 51 écoles primaires que compte la circonscription de Sidi Lakhdar, deuxième commune après Mostaganem, pour ne citer que celle-ci, 23 établissements n'ont toujours pas attribués les livres aux élèves concernés. Des parents dans l'angoisse se sont rapprochés des écoles où sont scolarisés leurs enfants, mais vainement. Ils sont alors allés les chercher dans les librairies de la région, malheureusement, ils ont constaté une absence quasi totale de livres, contrairement aux années scolaires précédentes. «Cela n'a fait qu'accentuer la crise», déplorent-ils. Le premier responsable du secteur de la wilaya, pour y remédier, a adressé aux chefs d'établissement une note de service en date du 02 novembre 2020, pour la vente des livres scolaires dans l'immédiat aux élèves. «En cas de refus, les directeurs récalcitrants subiront les conséquences conformément au règlement 06-03», stipule la note de service. De son côté, le Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep) de la wilaya de Mostaganem, représenté par son S.G, M. Sadek Bouheni, considère que l'attitude du premier responsable du secteur de l'éducation à Mostaganem «est menaçante à plus d'un titre». Soulignant que la vente des manuels scolaires, et plus particulièrement dans les zones rurales ou éloignées des chefs-lieux des communes, «devient une tâche rude pour les chefs d'établissement qui usent de leurs propres moyens pour assurer cette opération eu égard au manque flagrant de moyens mis à leurs dispositions» l'opération en question, ajoute-t-il, «ne relève pas du ressort du chef d'établissement mais de celui du centre de distribution des livres». Toujours selon ce syndicat, il n'y a aucun règlement scolaire qui stipule que le chef d'établissement se charge de la vente dans les établissements, avant d'ajouter que la loi ne les couvre pas en cas d'incidents. «Ce bras de fer entre les directeurs des écoles primaires et la tutelle a entravé le bon déroulement de l'opération de distribution. Un dysfonctionnement qui a vraiment perturbé ce début de la rentrée», diront de nombreux parents d'élèves. Pour ce qui est des enseignants que nous avons contactés, ces derniers ont confirmé que leurs élèves manquent cruellement de livres contrairement aux années scolaires précédentes, et continuent de souffrir par ce manque de manuels scolaires. Ce qui risque de se répercuter négativement sur le rendement de leurs élèves. Les responsables compétents devront trouver la solution idoine qui permettra de faire parvenir le manuel aux élèves avant qu'il ne soit trop tard, s'exaspèrent-ils. Face à cette situation qui perdure, les parents d'élèves tirent la sonnette d'alarme et interpellent les responsables de l'éducation, notamment les autorités de la wilaya, pour trouver une solution au problème et doter leurs enfants de livres nécessaires. Advertisements