Après une longue éclipse, les vendeurs à la sauvette se réapproprient les alentours du Souk Abbacha à Sétif. Profitant de la moindre aubaine, des commerçants d'un genre particulier investissent tôt le matin l'insalubre terrain vague, au grand dam des habitants des 132 logements continuellement tancés par le vacarme, l'insalubrité et diverses autres nuisances. Vendant tout et rien, ces marchands font fi de la crise sanitaire. Pour eux, la pandémie est une invention du tube cathodique. La preuve, ces gens «commercent» le plus souvent sans bavette et sans la moindre mesure de distanciation. Véritable foyer de maladie, l'endroit est l'autre cluster de la contamination. Ne mesurant pas les dangers encourus, des centaines de gens fréquentent ce dépotoir submergé par les ordures, un amas de pierres, de sable et divers autres déchets. L'espace qui devait être transformé en lieu de détente et de loisir est, faut-il le rappeler, infesté par les rats et une faune de vendeurs à la sauvette n'éprouvant aucune gêne à incommoder les riverains, lesquels sont excédés par les dépassements. Pour embellir cette partie du centre-ville, située à quelques encablures des sièges de la wilaya et de la mairie, mettre un terme à l'informel et aux malheurs des citoyens, les autorités locales décident de transformer l'endroit en aires de jeu, de détente et de loisirs. Selon l'ex-chef de daïra de Sétif, le défunt Mohamed Taleb, la commune avait confié l'opération à un bureau d'études et alloué une première enveloppe de 100 millions de dinars. Malheureusement, l'opération ne voit pas encore le jour, six ans après. Il en est de même pour la clôture du terrain pouvant abriter de nombreux équipements d'utilité publique. Attendue depuis de longues années, la métamorphose du paysage de Bizard et du Faubourg de l'industrie, plus connu sous le nom de «Village négro» devant emboîter le pas à l'éradication de bon nombre d'anciennes harates, n'est toujours pas d'actualité. Au grand désarroi des riverains ayant vraiment peur pour leur santé. «L'informel empoisonne notre quotidien. En ces temps de crise sanitaire, l'endroit fréquenté par des citoyens met en péril notre santé et celle des autres. Sur injonction de l'ex-wali, la commune de Sétif qui a trouvé de l'argent pour réhabiliter Souk Abbacha n'a pas voulu prendre en charge ce point noir. Les responsables de la commune qui ont pourtant promis d'embellir l'espace sont une fois de plus appelés à fermer cette bombe à retardement», fulminent des habitants des 132 logements ne sachant plus à quel saint se vouer. Advertisements