Accusés parfois d'indulgence et de passivité devant le non-respect des mesures sanitaires, les services de sécurité de la wilaya de Boumerdès enchaînent les procès et les verbalisations à l'encontre des contrevenants. La sûreté de wilaya a fait état avant-hier de 2049 infractions contre le dispositif de prévention anti-Covid-19 durant la semaine écoulée. Un délit passible, pour rappel, d'une peine d'emprisonnement de trois (3) jours ou plus et d'une amende de 10 000 DA. Bien que ce chiffre reste largement inférieur par rapport au nombre de contraventions, les policiers se montrent désormais intraitables aussi bien avec les gens ne portant pas de bavettes que les commerçants et les transporteurs qui ne se conforment pas aux règles visant à limiter la propagation de la Covid-19. Ils ont établi des PV d'infraction contre 1649 personnes n'ayant pas porté de masque de protection, 166 commerçants, 35 chauffeurs de bus, 11 chauffeurs de taxi et 20 automobilistes qui circulaient sans autorisation durant les horaires de confinement, précise la même source. Pour certains, la police a mis du retard pour sévir. «C'est ce qu'il fallait faire. Le port de bavette n'est pas une mer à boire. C'est un geste qui pourrait sauver des vies, mais il se trouve encore des gens inconscients et irresponsables qui prennent le virus pour une vue de l'esprit. Ils oublient qu'ils peuvent se tuer ou tuer leurs parents par leur comportement», se désole une femme abordée dans une supérette à Boumerdès. Durant les premiers mois de la pandémie, les récalcitrants étaient rarement inquiétés. Les regroupements et la circulation automobile étaient tolérés, notamment dans les communes de l'est de la wilaya où plusieurs convois de la gendarmerie avaient été caillassés par des jeunes en colère. Si la police fait preuve de fermeté contre les individus exposant leur vie et celle des autres au danger, les gendarmes, eux, se contentent parfois des campagnes de sensibilisation à l'aide de mégaphones, mais beaucoup reste à faire en la matière. De nombreux citoyens dénoncent le maintien des fêtes de mariage malgré la recrudescence du nombre des contaminations et la saturation des trois hôpitaux de la région. Avant-hier, le chargé de communication de la DSP a souligné que les services de réanimation sont submergés depuis plusieurs jours. «Il ne sert à rien de demander aux gens de porter des bavettes, de ne pas sortir la nuit et d'accéder aux magasins à tour de rôle si on laisse faire les fêtes de mariage et les braderies alors que celles-ci favorisent énormément la circulation du virus. On dit que la 2e vague a démarré à cause des meetings ayant précédé le référendum, mais on voit encore pire dans les fêtes et les enterrements», s'offusque un citoyen de Bordj Menaïel. Advertisements