Dans son dernier numéro qui vient de paraître, la revue Socialités et Humanités, éditée par la faculté des sciences sociales de l'université Mohamed Ben Ahmed Oran 2, livre son regard sociologique sur un sujet brûlant d'actualité lié à la pandémie Covid-19. Au sommaire, de ce dossier intitulé «Coronavirus, la faillite des certitudes», le Professeur Rabeh Sebaâ, directeur de la revue, s'alarme sur le fait que «la crise sanitaire a aggravé le processus de précarisation». Une manière de dire que le coronavirus est un exhausteur d'inégalités. Tour à tour, les universitaires et chercheurs qui ont collaboré dans la rédaction de cette édition ont analysé les impacts de l'épidémie sur notre société. Pour ces chercheurs, il y a urgence à fournir une première et large fournée de réflexions sur les impacts sociétaux de la crise. Pour eux, davantage qu'une rupture avec le monde d'avant, l'épidémie et les effets de sa gestion vont accentuer des grandes tendances qui préexistaient déjà. Cela touchera le monde économique, la gestion de la crise environnementale, le rapport à l'autre ou encore le fonctionnement même de la société. Consultable sur le lien: www.univ-oran2.dz/revuefss, cette revue se fixe comme vocation de traiter des questions d'ordre pluridisciplinaire, notamment des études et des analyses de sociologie, d'anthropologie, de psychologie, d'histoire, de sociolinguistique et d'économie. Mais également tout ce qui a trait aux humanités ; à la littérature, à la poésie, en passant par les musiques, les théâtralités, et les picturalités. Cette revue, dont le directeur de publication est le Professeur Abdelkrim Fodil, doyen de la faculté des sciences sociales, se veut «ouverte, décloisonnante et irrévocablement questionnante». «Née d'une tenace détermination de resserrement, la Nouvelle revue des Sciences sociales porte en elle les empreintes vivaces de l'écartèlement», souligne dans un éditorial, le Professeur Rabeh Sebaa. Et cet éditorialiste de s'interroger : «Les sciences sociales peuvent-elles s'accommoder d'une rhétorique du silence au moment où le spectre de leur négation semble s'ériger en Totem sur l'aspérité même de leur existence ?» Ce Professeur souligne que «parmi les vibrations et les pulsations fondatrices de La Nouvelle Revue des Sciences sociales figure, de façon explicitement privilégiée, la volonté de renouer avec les nécessités de questionner les textures et les statures des formes de normativité dans le développement de la connaissance de la société. Sapant, ainsi, les fondements de toute axiomatique unitaire, prétendant légitimer des lois ou des choix consacrant des artefacts comme critères valides d'intelligibilité.» Ce Professeur énumère trois ambitions fondatrices qui animent intrinsèquement cette revue : «Décrypter dans le luxuriant magma des foisonnements questionnatifs, les postures des difficultés et des entraves multiformes, qui se dressent, tels des obstacles infranchissables, devant les élans de créativité dans la connaissance sociétale en Algérie. Réfléchir, ensuite, sur la nature des objectivations possibles de la connaissance de la société en tant que pratiques signifiantes, façonnées dans et par le social-historique algérien. Chercher, enfin, dans cette double relation, les possibilités de remettre en question les protocoles même de validation qui guident cette réflexivité.» Advertisements