Lors de l'installation, jeudi dernier à l'INTHT de Tizi Ouzou, du secrétaire fédéral de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), le secrétaire général de ce parti, Amara Benyounès, a déclaré, au sujet de la crise de Kabylie, que « la région a besoin de paix pour relancer l'économie et le retour au débat politique. Car les populations doivent pouvoir choisir librement leurs représentants au sein des institutions (APC, APW et APN) ». L'orateur a ajouté, face au parterre composé de dizaines de militants et d'invités, que l'UDR « souhaitait l'organisation d'élections en Kabylie le plus tôt possible ». Passant en revue les thèmes d'actualité, l'ex-cadre du RCD précise au sujet des disparus : « Trois catégories de personnes disparues existent : celles ayant rejoint les maquis, les victimes des GIA et celles ayant été enlevées par les services de sécurité. » Tout en récusant le chiffre de 6146 disparus, le secrétaire général de l'UDR se dit « consterné par le rapport de Me Farouk Ksentini. L'affaire des disparus ne doit pas monopoliser le débat, car il ne faut pas oublier les victimes du terrorisme ». La transition est trouvée pour aborder l'amnistie générale à laquelle le responsable de l'UDR dit adhérer « si cela amène la paix et la stabilité au pays et qu'au préalable, il y ait un débat large au sein de la société sans transformer la défaite militaire des terroristes en victoire politique de l'islamisme ». « L'amnistie que nous soutenons ne saurait être celle de Sant'Egidio, mais celle d'un Etat qui a vaincu le terrorisme », précise-t-il. Au plan économique, Benyounès trouve qu'« il existe des hésitations qui causent du retard sur la mise en œuvre des réformes », préconisant « la réforme de l'actuel système bancaire inadapté », ainsi que du foncier industriel. « Le commerce informel est investi par une mafia nationale qui cause un mal très grand à l'économie nationale. C'est l'argent du terrorisme et des GIA qui est recyclé dans ces circuits », annonce le conférencier, trouvant que la privatisation ne s'est pas encore accomplie en Algérie. Selon l'orateur, « l'école, la justice et le code de la famille n'ont pas vu le soutien des démocrates ». Contrairement aux islamistes, « les démocrates ne sont ni au gouvernement ni dans l'opposition, mais en dehors du jeu politique », a lancé, avec virulence, le premier responsable de l'UDR.