Afin de renforcer les compétences pédagogiques et didactiques, administratives et relationnelles des enseignants universitaires, une cellule d'accompagnement, d'assistance et de suivi a été installée depuis 2016 à l'université Mohamed Khider (UMK) de Biskra. Composée d'une vingtaine d'enseignants chevronnés permanents et de 10 autres appelés en cas de besoin, donnant de leur temps et intervenant bénévolement pour soutenir et instruire les nouvelles recrues, mais aussi ceux totalisant plusieurs années de travail. Cette cellule s'articule autour de deux axes de travail permettant aux enseignants concernés par cette formation de recevoir les enseignements, recommandations et conseils en présentiel pour ceux habitant Biskra et via des sessions en vidéoconférence, soit en distanciel, pour ceux résidant à M'sila, Batna, Constantine, Alger et ailleurs. «Une méthode de travail imposé par la crise sanitaire induite par la propagation de la Covid-19 », est-il souligné. Suivant un programme préconisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l'équipe d'enseignants formateurs constituant cette cellule prodigue des cours et des enseignements et animent des ateliers pour aider leurs collègues à maîtriser l'utilisation des plateformes numériques et à s'insérer dans le monde universitaire avec ses devoirs, ses astreintes, nécessités et droits pour aboutir à une professionnalisation de l'encadrement pédagogique et éviter les dysfonctionnements, les lacunes et autres manquements pouvant freiner le bon fonctionnement de l'université et les paralyser ou les léser, eux et les étudiants dans leurs cursus respectifs. «Cette formation visant à doter les enseignants universitaires de solides compétences en gestion administrative, en méthodes d'enseignements et en capacités à la communication et à l'échange et à la concertation avec leurs collègues et les étudiants et à bonifier l'exercice d'enseignant universitaire et de professeurs-chercheurs n'est pas facultative. Le rectorat de l'UMK met à notre disposition tous les moyens nécessaires pour mener à bien notre mission. En coordination avec le vice-recteur chargé de la pédagogie et avec la cellule de la qualité des enseignements prodigués à l'UMK, nous modulons notre programme en fonction des besoins et des remarques et orientations émises par les conseils scientifiques de chaque faculté. Nous utilisons tous les canaux de communication pour atteindre notre but», a confié Sonia Laïdi, docteure en sciences sociales spécialisée en sciences politiques et coordinatrice de cette cellule de formation des enseignants universitaires. «Cette formation est sanctionnée par des attestations renforçant les dossiers de titularisation et de promotion interne des enseignants auxquels il est demandé une attestation de formation en pédagogie, une autre en technologies de l'information et de la communication (TIC) et à l'enseignement à distance confié au professeur Belharir de l'université de Constantine et une troisième attestation de niveau de B2 en langues étrangères. Nous avons relevé un engouement sans pareil pour cette formation permettant aux nouvelles recrues d'être au diapason des défis de l'heure et aux enseignants plus anciens de bénéficier de sessions de recyclage. Pour terminer, je tiens à saluer Ahmed Boutarfaïa, le recteur de l'UMK pour la confiance qu'il a placée en nous pour effectuer ce travail des plus prenant et passionnant», a précisé notre interlocutrice. Une initiative tutélaire «On ne peut qu'adhérer à cette initiative tutélaire, laquelle était déjà une demande des recteurs des universités depuis que les profils d'entrée des formateurs et des étudiants universitaires ont quelque peu changé. Aujourd'hui, on assiste au recrutement d'enseignants dont on ne peut douter des connaissances scientifiques et disciplinaires, mais quant à leurs compétences didactiques à transmettre ces connaissances, le diagnostic, qui en a été fait, est en deçà des attentes de l'université. Aussi, cet accompagnement des enseignants nouvellement recrutés est une réponse à ce déficit didactique. Il s'agit donc d'aider à une meilleure prise en charge des étudiants qui leur seront confiés et dont l'input et les pré-requis sont de plus en plus hétérogènes, assez difficiles à appréhender si l'on ne maitrise pas un minimum de savoir-faire pédagogique. Ce plan de formation en cours d'emploi proposé à ces jeunes enseignants est d'abord une opportunité de rencontres et d'échanges avec leurs pairs plus expérimentés. En outre, le dispositif et les modalités très souples de mise en œuvre de ce référentiel de compétences sont construits de telle sorte que l'essentiel des problématiques pédagogiques est soulevé, débattu et appliqué en situations procédurales dans des ateliers animés dans une atmosphère très conviviale. Cependant, cette formation gagnerait en efficience si elle s'inscrivait dans un cadre réglementaire plus prescriptif et généralisé à l'ensemble des enseignants sous forme de formation continue obligatoire, car l'environnement universitaire est en perpétuelle transformation et cela requiert de nouvelles approches et méthodes de travail et nécessairement une technicité des enseignants qui soit à la hauteur des attentes et des besoins de l'université», a ajouté Mohamed Djoudi, docteur en didactique, membre actif de la cellule de formation en question. A noter que l'UMK compte 1300 enseignants pour presque 35 000 étudiants et étudiantes inscrits dans différentes filières techniques, scientifiques et littéraires. Advertisements