Donald Trump a largué une bombe à retardement en Afrique du Nord, tout cela pour faire plaisir à Israël et au lobby juif américain sur lesquels il compte beaucoup pour sa nouvelle candidature à la Maison-Blanche à l'expiration du mandat de Joe Biden. En effet, il a décidé unilatéralement de reconnaître la «marocanité» du Sahara occidental, en échange de quoi le palais royal normalise officiellement et publiquement ses relations avec Israël. Ce misérable troc a provoqué une situation explosive qui a obligé les Sahraouis entre se résigner et disparaître ou reprendre les armes pour défendre leur dignité, leur droit à la vie et leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. La seconde option s'est imposée le plus logiquement du monde. Trump, qui aime créer des zizanies auxquelles le peuple américain lui-même n'a pas échappé et qui a évité par miracle une guerre civile (républicains contre démocrates, Blancs contre musulmans, Hispaniques et Noirs), s'est comporté comme le chef incontesté de la planète et n'a pas hésité à sacrifier la paix à travers le monde uniquement pour satisfaire son ego. James Baker, ex-secrétaire d'Etat et ancien représentant personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, n'a pas hésité à prendre sa plume pour dénoncer, dans le Washington Post, la violation par le pensionnaire de la Maison-Blanche de la traditionnelle politique des Etats-Unis qui reposait sur la défense et le respect du droit des peuples à l'autodétermination. En s'attaquant au peuple sahraoui, Trump a non seulement violé cette politique, mais il a exposé le Maghreb à un embrasement généralisé, a souligné M. Baker. Surtout, ajoute-t-il, que les terroristes islamistes, principalement Al Qaîda, vont chercher à profiter du nouveau climat pour tenter de plonger le Maghreb dans une terreur généralisée. En croyant rendre service au Maroc, il va l'entraîner au contraire dans la spirale de la violence et c'est la monarchie alaouite qui laissera des plumes dans l'affaire. John Bolton, ancien responsable du Conseil national de sécurité des Etats-Unis, et Christopher Ross, l'ex- envoyé spécial de l'ONU au Moyen-Orient, partagent les mêmes appréhensions face à l'aventure de Trump, qui se trouve aussi isolé sur la scène politique américaine. L'Allemagne aussi, qui connaît bien le dossier puisque l'ancien président Horst Köhler, qui a été représentant pour le Sahara occidental mais a jeté l'éponge devant la mauvaise foi du Maroc, ne cache pas ses inquiétudes depuis que Trump a jeté ce pavé dans la mare. Elle souhaite que le Conseil de sécurité ouvre des consultations sur le Sahara occidental, la Libye et le Nagorny Karabakh. En attendant, l'armée sahraouie se prépare pour défendre son pays. Les bombardements contre le «mur de la honte» ne sont que des préludes à des grandes opérations à venir. Advertisements