Le Conseil du gouvernement a examiné et adopté mercredi dernier un décret exécutif relatif à l'organisation périnatale et de la néonatologie présenté par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce texte arrête les mesures destinées à consolider la promotion et la protection de la mère, du foetus et du nouveau-né en assurant une meilleure sécurité néonatale et périnatale, et en renforçant la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, la morbidité et les handicaps à travers, notamment l'amélioration des conditions de suivi de la grossesse, particulièrement les grossesses à risques, l'amélioration des conditions de prise en charge médicale du nouveau-né, la consolidation du lien mère-enfant à travers la promotion de l'allaitement maternel. L'adoption de ce décret coïncide avec la Journée mondiale de la santé, qui a été commémorée jeudi sous le thème « Donnons la chance à chaque mère et chaque enfant », et qui s'est traduite par le lancement par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière du programme national de la périnatalogie. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mourad Redjimi, a annoncé mardi dernier à Alger que ce décret permettra de mettre en place les structures sanitaires nécessaires pour une meilleure prise en charge des nouveau-nés et des femmes enceintes. Mourad Redjimi a précisé que malgré l'amélioration des conditions de vie et les différents programmes de santé mis en place notamment les campagnes de vaccination, le taux de mortalité reste élevé avec 30 décès pour 1000 naissances l'année dernière. Il a souligné à ce propos que la plupart de ces décès se produisent au cours de la première année de vie de l'enfant, dont 10 % pour cause de naissance prématurée. Concernant les décès des femmes enceintes (5 femmes sur 1000 dans les pays développés), le ministre a indiqué que 1500 décès pour 1000 naissances sont enregistrés dans les pays pauvres. M. Redjimi a précisé que l'Algérie enregistre 117 décès pour 100 000 naissances, ce qui la situe entre les pays développés et ceux en développement, soulignant que 700 femmes en Algérie décèdent suite à des complications de la grossesse et de l'accouchement. Le ministre de la Santé a indiqué qu'en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics pour assurer une meilleure couverture sanitaire, le secteur continue de souffrir d'un manque important de médecins spécialistes, notamment dans certaines régions et n'écarte pas la possibilité de recourir aux médecins généralistes et aux sages-femmes. Après avoir rappelé l'importance de la relation mère-enfant et son impact sur la santé mentale et physique sur ce dernier, il a souligné la nécessité d'encourager l'allaitement maternel à travers les « unités Kangourous » qui ont prouvé leur efficacité.