Le conflit opposant le Syndicat des officiers de la marine marchande (SNOMMAR) à la direction générale de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) a entamé son deuxième mois sans qu'aucune solution ne se profile à l'horizon. Les pouvoirs publics ne semblent pas s'en inquiéter outre mesure, alors que les officiers grévistes risquent de voir leur salaire bloqué. « Au moment où l'on parle du respect de la législation du travail et des libertés syndicales, notre conflit, pourtant largement médiatisé et commenté par l'opinion publique, n'a point fait réagir le ministère du Travail, qui est censé veiller à l'application stricte de la législation du travail, ou celui des Transports, dont la mission est de veiller à la crédibilité de la flotte nationale et à la sécurité des navires et de ses passagers », déplore le SNOMMAR dans un communiqué rendu public mardi à l'issue de son assemblée générale. Le syndicat, qui a pourtant appelé le 6 juillet à la reprise du travail conformément à l'ordonnance du juge de Sidi M'hamed qui a déclaré le recours à la grève « illégal », considère que le recours au blocage des salaires décidé par la direction générale de l'entreprise « a été opéré au nom d'une disposition douteuse assimilant des officiers en grève à un abandon de poste ». Selon lui, la direction de l'ENTMV a décidé de prendre des mesures disciplinaires contre certains ancien grévistes pour créer « la division des officiers entre ceux grévistes qui étaient à terre et ceux qui ont été débarqués illégalement de leurs navires ». Refusant les comparutions devant la commission de discipline, le SNOMMAR a décidé qu'« aucun officier n'embarquera si ses collègues débarqués illégalement ne sont pas embarqués en premier et sans aucune condition ». Aussi, il a réitéré son appel à la solidarité, particulièrement aux officiers de la Compagnie nationale de navigation (CNAN Group), appelés à la rescousse afin d'assurer l'exploitation des navires de l'ENTMV depuis le début du conflit le 26 juin dernier. « Le seul et unique objectif de notre mouvement de protestation reste la satisfaction de nos revendications socioprofessionnelles. C'est ainsi que nous appelons les travailleurs de l'ENTMV, les officiers de la CNAN Group, de l'HYPROC, de la CALTRAM ainsi que de l'ensemble des gens de mer, qui se reconnaissent dans notre combat pour l'honneur et la dignité, à organiser des actions de solidarité pour faire reculer l'arbitraire », a-t-il lancé.