La tension va crescendo au sein de l'Entreprise du transport maritime des voyageurs (Entmv). Le torchon brûle entre les officiers grévistes, adhérents à la section syndicale Snommar/Entmv, et les membres de la direction de l'entreprise. D'emblée, il y a lieu de souligner que le débrayage des officiers de la marine marchande, entamé en début de semaine, indispose à plus d'un titre la direction de l'Entmv. Car celui-ci intervient en pleine période estivale connue pour son afflux considérable des émigrés, notamment par voie maritime. Cependant, dans un point de presse qu'il a animé hier, M.Cheriet, P-DG de l'Entmv assure, que ce même débrayage ne peut en aucun cas engendrer une quelconque perturbation dans la rotation du travail. Il précise que l'entreprise qu'il dirige a engagé des officiers de la Cnan-Group pour le remplacement des grévistes arguant que sa première préoccupation «c'est de ne pas laisser les passagers en attente dans les gares maritimes». Dans le conflit opposant les officiers de la Snommar à la direction de l'Entmv, le P-DG, M.Cheriet, enfonce le clou, en faisant part de prime abord, non seulement de son refus de «prendre langue» avec les grévistes, mais aussi du caractère illégal de la grève des officiers de la marine marchande. Selon l'orateur «l'inspection du travail de la wilaya d'Alger a décrété l'assemblée générale de la section syndicale Snommar-Entmv illégale, pour non-respect de la réglementation». Mieux encore, M.Cheriet affirme que ce que revendiquent les officiers exerçant dans son entreprise, entre autres, l'harmonisation des salaires «ne justifie en rien le recours à la grève, à partir du moment où la question des salaires fait l'objet actuellement de l'élaboration d'une grille générale pour catégoriser tout le personnel de l'Entmv». Le P-DG de cette entreprise a mis l'accent sur les salaires que perçoivent les officiers de la marine marchande, variables, selon lui de 80.000 DA à 120.000 DA/mois. Par ailleurs, le secrétaire général de la section syndicale Snommar/Entmv, M.Zermoun, qui a lui aussi tenu hier un point de presse à Alger, a affirmé que les recrutements d'officiers de l' entreprise Group-Cnan constituent à ses yeux «une violation et atteinte flagrantes à l'exercice du droit de grève». Et d'ajouter que la section Snommar-Entmv ne manquera pas, par le biais de ses avocats, de saisir toute les juridictions compétentes pour poursuivre les auteurs de ces «infractions» en précisant que «ces agissements mettront la sécurité des passagers et celle du navire ainsi que son équipage en danger». En outre, M.Zermoun a rétorqué au P-DG de l'Entmv au sujet de la remise en cause de la légalité de la grève, en disant que celle-ci «n'est ni du ressort de l'employeur ni de celui de l'inspection du travail, mais elle relève uniquement de la compétence du juge». Rappelons que les revendications des officiers de la marine marchande s'articulent autour de la reconnaissance de la section Snommar-Entmv comme partenaire social ainsi que la classification des postes de travail.