Après 9 mois de suspension, suite à la grève observée du 26 juin au 6 juillet 2004, les 9 officiers de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) ont fini par avoir gain de cause. Le 9 mars 2005, le juge social près le tribunal de Sidi M'hamed a ordonné leur réintégration au sein de l'entreprise maritime avec la préservation de tous leurs droits. C'est ce qu'a indiqué, hier, dans un communiqué, le Syndicat national des officiers de la marine marchande (SNOMMAR). La décision de justice met ainsi fin au calvaire des officiers, dont les salaires sont bloqués depuis juillet 2004. « Au-delà du préjudice moral et physique subi pendant toute cette période et qui reste à déterminer, le SNOMMAR, très satisfait de ce jugement, espère, dans l'intérêt de l'entreprise, son application rapide par l'employeur qui aujourd'hui ne possède aucun argument pour maintenir une situation conflictuelle qui n'a que trop duré », est-il noté dans le communiqué. Parmi les 13 officiers initialement suspendus par l'employeur, 3 ont pu être réintégrés dans leur poste après leur démission du bureau national du SNOMMAR. Ce qui a conduit les membres du SNOMMAR à penser que les actions coercitives de la direction générale de l'ENTMV visaient, de fait, le syndicat en tant que tel. L'employeur avait démenti toute velléité d'atteinte au droit et à l'exercice syndical, avançant comme arguments l'illégalité de la grève et le fait que les officiers aient déclenché leur mouvement de protestation en pleine saison estivale, une période de forte influence. Le SNOMMAR avait, en juillet 2004, appelé à la suspension de leur mouvement de protestation afin de se conformer à la décision de justice prononcée en référé par le tribunal de Sidi M'hamed, une décision qui avait jugé la grève « illégale » et ordonné la reprise immédiate du travail. L'employeur avait, malgré cela, refusé d'intégrer les officiers, particulièrement ceux faisant partie du bureau national du SNOMMAR. Suite à l'appel introduit par le syndicat, le président du tribunal d'Alger avait, un mois après, enlevé le caractère « illégal » de la grève soumettant cette question au juge de fond, lequel n'a toujours pas rendu son verdict. Après l'échec de plusieurs négociations, le syndicat avait lancé son mouvement de grève afin de faire aboutir une plate-forme de revendications s'articulant essentiellement autour de la classification des postes de responsabilités de certaines catégories d'officiers avec toutes les incidences financières qui en découlent, la gestion du conseil de participation et la formation du personnel.