Du Royaume-Uni, d'Afrique du Sud et maintenant d'Amazonie brésilienne, de nouveaux variants de la Covid-19 se propagent dans le monde. Le nombre des pays et territoires où se trouve dorénavant le variant britannique du coronavirus s'élève à 50, et il est de 20 pour le variant identifié en Afrique du Sud, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Une troisième mutation dont le Japon a annoncé la découverte pourrait impacter la réponse immunitaire et requiert d'être étudiée plus profondément, selon l'OMS qui évoque «un variant inquiétant». Le Comité d'urgence de l'OMS a appelé, vendredi dernier, la communauté internationale à étendre le séquençage du génome des variants plus contagieux du nouveau coronavirus, qui font craindre une résurgence de la pandémie. Il a demandé également à l'OMS de mettre au point un «système normalisé» de dénomination des nouveaux variants qui évite toute «stigmatisation» géographique ou politique. Le comité se retrouve normalement tous les trois mois, mais le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décidé de le réunir deux semaines plus tôt que le calendrier prévu, pour discuter notamment des variants du nouveau coronavirus. Les experts du comité ont demandé aussi un renforcement du cadre de surveillance des risques liés aux variants du virus à l'origine de la Covid-19, en accélérant la collaboration et en harmonisant la recherche. «De hauts niveaux de contamination signifient que nous devons nous attendre à l'émergence de davantage de variants», a mis en garde l'agence de l'ONU, mercredi dernier, dans son bulletin hebdomadaire. Le variant britannique a été signalé pour la première fois à l'OMS le 14 décembre. Les résultats des tests montrent une répartition par âge et par sexe similaire à celle des autres variants en circulation. Les données issues du traçage des contacts révèlent «une plus grande transmissibilité là où le cas de référence relève de la souche variante», selon l'OMS. L'ampleur de la diffusion géographique des deux variants est vraisemblablement sous-évaluée, a ajouté l'OMS, en raison d'une distorsion liée au fait qu'ils ont été découverts dans des pays dotés d'une capacité de séquençage génétique du virus. Le variant identifié en Afrique du Sud 501Y.V2 a été, quant à lui, signalé pour la première fois le 18 décembre. «A partir des enquêtes préliminaires et en cours en Afrique du Sud, il est possible que le variant 501Y.V2 soit plus transmissible que les variants qui circulaient auparavant en Afrique du Sud», a estimé l'OMS. «En outre, si ce nouveau variant ne semble pas provoquer une forme plus grave de la maladie, la hausse rapide du nombre des cas observée a mis les systèmes de santé sous pression», a noté l'OMS. Celle-ci a annoncé parallèlement s'être vue notifier le 9 janvier par le Japon la découverte d'un nouveau variant sur quatre personnes en provenance du Brésil, le 2 janvier. «Ce variant comporte 12 mutations de la protéine spike, dont trois mutations inquiétantes communes avec VOC 202012/01 et 501Y.V2», a expliqué l'OMS, «ce qui peut avoir un impact sur la transmissibilité et la réponse immunitaire». L'agence onusienne a précisé que des chercheurs au Brésil ont signalé l'émergence d'un variant similaire qui s'est vraisemblablement développé de manière indépendante de celui découvert au Japon. De son côté, le chercheur brésilien Felipe Naveca, qui collabore avec l'institut Fiocruz, a déclaré que le variant du SARS-CoV-2 découvert au Japon résultait d'une évolution d'«une lignée virale du Brésil, qui circule en Amazonie». Advertisements