L'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa a acquis un important lot d'ouvrages en tamazight ou faisant la promotion de la culture amazighe destinés pour le secteur de l'éducation. Près de 11 000 exemplaires, entre contes, nouvelles, romans et livres d'histoire, sont mis à la disposition de la direction de l'éducation qui est chargée de les distribuer sur les différents établissements scolaires, des trois paliers, des 52 communes de la wilaya. L'APW a sollicité les deux maisons d'édition Tira, de Brahim Tazaghart, et Afriwen, de Rachid Oulebsir, plus ou moins connues dans le domaine. Afriwen a proposé un lot de plus de 6000 exemplaires de huit contes kabyles connus dans la littérature amazighe (Vava Inuba, La chatte de l'orphelin, Le génie du hérisson, L'absence de la lionne, La fuite du chameau...) avec leur traduction dans les trois langues arabe, français et anglais. «Je me suis inspirée de ce qui j'ai pu constater à l'étranger», explique Rachid Oulebsir, qui donne à ces œuvres l'utilité d'un support didactique pour les enseignants. «Il s'agit de contes personnalisés qui sont surtout destinés aux collégiens et lycéens. Ils sont signifiants pour les enfants», nous avait dit l'éditeur au lendemain de l'édition d'une série de dix contes. Pour la traduction en anglais, Rachid Oulebsir a sollicité une poétesse et écrivaine américaine, Trudi Ralstone, à la faveur d'une rencontre dans un café littéraire à Aokas. Dans le lot des éditions Tira figurent des romans comme ceux de Brahim Tazaghart (Salas d Nuja, Inig anegraru et Neyla) et Lwali n wedrar, de Belaïd At-Ali, le premier roman écrit en tamazight et édité en 1946. Des nouvelles font également partie des titres acquis à l'exemple de Nekni d wiyid (Nous et les autres) de Kamel Bouamara et Ifsan n tmurt (Les fleurs de l'unité), un recueil qui regroupe les nouvelles de douze auteurs des quatre pays maghrébins. Le choix de ses différents titres a été validé par une commission dans laquelle ont été représentées les directions de la culture et de l'éducation. Notons que la poésie, parent pauvre de la littérature dans le système éducatif, n'a pas été prise en compte. «Lorsque j'ai créé ma maison d'édition, ce n'était pas pour prendre des parts de marché comme on le fait dans d'autres domaines, mais pour créer le marché. C'est plutôt aux institutions de l'Etat de créer le marché du livre amazigh», a soutenu Tazaghart, qui a appelé à «la création d'un fonds de soutien pour le livre amazigh», et en plaidant pour «la primauté du culturel» sur tout. L'APW, qui a eu l'occasion par le passé de financer des ouvrages, a créé dernièrement un fonds culturel pour la promotion de la culture et la langue amazighes doté de deux millions de dinars et sur lequel a été financé, en septembre 2020, l'édition d'un recueil de poésie. L'acquisition des 11 000 exemplaires s'inscrit dans le cadre de ce même fonds culturel en attendant la concrétisation de la promesse du président de l'APW de créer «le prix du livre amazigh». Advertisements