Les nouvelles facilitations suscitent l'intérêt de milliers et de milliers de potentiels promoteurs, d'autant que 150 000 locaux sont mis à la disposition de ces nouveaux entrepreneurs en 2004. L'ouverture du 3e Salon national de la microentreprise coïncide avec la mise en œuvre des nouvelles facilitations apportées au dispositif Ansej. À travers cette exposition, les responsables de l'agence souhaitent expliquer la formule aux jeunes autrement que par les chiffres. En termes plus clairs, ils tiennent à montrer aux jeunes chômeurs, âgés entre 19 et 35 ans, que leur rêve de réaliser un projet suivant leurs capacités peut désormais devenir une réalité, pour peu que l'examen du dossier soit positif. L'expérience, voire la réussite, de leurs compatriotes, regroupés en 450 microentreprises, leur sera donc présentée. D'où le thème choisi : “De la microentreprise à la PME”. La participation d'autres institutions confirme cet objectif. La présence des partenaires de l'Ansej, tels que les banques, les assurances, la Cagex, les douanes, l'Anem, les impôts, la Casnos… semble une garantie du sérieux et de l'intérêt accordé à ce dispositif. Celui-ci a, pour rappel, subi des modifications allant dans le sens de son amélioration. L'on peut citer le relèvement du seuil maximum d'investissement de 4 millions de DA à 10 millions de DA. Le niveau de l'apport personnel du promoteur a été fixé à 5% pour les projets dont le coût est égal ou inférieur à 2 millions de DA. Pour les projets estimés entre 2 et 10 millions de DA, il est fixé à 10%. La loi de finances 2004 introduit, en outre, des amendements liés à la prise en charge de la défiscalisation des véhicules de tourisme lorsqu'ils constituent l'outil principal de l'activité ainsi que la franchise de la TVA sur les services. La nouvelle version du dispositif Ansej exige des banques un délai de trois mois au maximum pour le traitement des dossiers de demande de crédit. La durée du crédit s'étalera entre 5 et 7 années dont 6 mois, voire un an de différé qui peut être porté à deux en fonction de la spécificité du projet. Les échéanciers de remboursement seront établis suivant une périodicité semestrielle, voire annuelle, notamment pour certaines activités telles que l'agriculture. L'hypothèque de biens immeubles comme condition exigée pour l'octroi de crédits bancaires sera en outre tout simplement supprimée. La nouvelle formule a apporté également d'autres facilitations comme la décentralisation du pouvoir de décision d'octroi de crédits bancaires vers les agences et la suppression du bail de location de locaux de 23 mois dans le cadre de la réforme du code de commerce. L'intervention du président de la République dans cette démarche, en accordant d'autres avantages aux jeunes promoteurs, est à souligner. La mise à la disposition de ce dispositif de certains locaux des ex-aswaks et galeries (EDG) et la naissance de quelque 15 000 microentreprises par le biais des 150 000 locaux qui seront mis à la disposition des jeunes dans 1 500 communes, durant l'année en cours, permettront, selon les dirigeants de l'Ansej, la création de plus de 100 000 postes d'emploi directs. Au cours de ce salon, qui s'étalera jusqu'au 30 janvier courant, l'Ansej signera une convention avec Naftal pour la création de microentreprises dans le transport du GNL et du gaz butane vers les régions isolées. Concernant le bilan enregistré au 31 décembre 2003, l'Ansej a avalisé 177 429 dossiers pouvant générer quelque 490 912 emplois directs sur un volume global de 199 523 demandes enregistrées. Sur les 177 429 projets déclarés éligibles, 102 495 soit 58%, sont arrivés au réseau bancaire et 57 575 dossiers (56%) ont obtenu l'accord de financement des banques. De ces derniers, 52 393 projets, induisant plus de 46 000 postes d'emploi directs, ont été financés par l'Ansej pour un investissement de l'ordre de 86,8 milliards de DA dont 56,1 milliards de DA provenant de crédits bancaires, 15,6 milliards de DA de crédits sans intérêts du Fonds national de soutien à l'emploi des jeunes (Fnsej) et 15,1 milliards de DA de fonds propres mobilisés par les jeunes promoteurs. À noter la grande affluence qui a caractérisé l'ouverture du 3e Samie. Le stand de l'Ansej a été pris d'assaut par une foule de jeunes, assoiffés de renseignements sur le dispositif. B. K. Les success stories Le cas de deux pme exportatrices Challenge Multimédia L'agence enregistre plus de 400 microentreprises qui se sont muées en PME. C'est le cas de Challenge Multimédia, une entreprise créée dans le cadre de l'Ansej 1998, dont le siège se trouve à Sidi bel-Abbès. Spécialisée dans le développement de logiciels, cette entreprise s'est transformée en un véritable groupe appelé Syneral composé de trois filiales. Une simple idée, mais originale, a permis au jeune Chiali Abdelkrim de vendre son produit outre-mer. Ces logiciels sous formes de CD sont en fait, des guides au profit des francophones qui voudraient apprendre l'arabe. Ainsi, “L'arabe pour les francophones” est un logiciel de cours d'arabe littéraire, destiné aux francophones dont les émigrés. Un autre produit, intitulé “L'arabe dialectal en 21 jours”, touche 5 pays à savoir, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Syrie et l'Egypte. Casbah-Vinaigre L'entreprise Casbah-Vinaigre, spécialisée dans les condiments, vient, elle aussi de recevoir une commande non négligeable auprès des opérateurs étrangers. Des clients de Libye, des Emirats arabes unis se rendront bientôt en Algérie, pour visiter l'usine et passer leurs commandes. “Nous avons atteint notre objectif de placer notre produit sur le marché national. Maintenant que celui-ci est bien connu de tous, nous envisageons sérieusement de l'exporter vers l'étranger”, précisera Mme Bellemou Nawel. Cette ingénieur-chimiste de formation a pu créer son entreprise dans le cadre de l'Ansej. B. K. L'annonce du chef de l'Etat Création de 40 000 entreprises en vue Le président de la République, au cours de l'inauguration du Salon, estimera que “le dispositif Ansej permettra à court terme de développer le secteur privé et d'aider les opérateurs économiques à mettre en place les infrastructures et unités de production de biens et services qui permettront à l'Algérie de réduire la dépendance vis-à-vis du secteur des hydrocarbures”. Il annoncera, également, la création de 40 000 microentreprises dans les wilayas de Médéa, Tipasa et Tizi ouzou. F. M.