Des ministres et le Premier ministre, lui-même, subissent les foudres de certains députés et sénateurs. Ce sont notamment les élus du FLN et du RND qui s'acharnent, depuis quelques semaines, contre les membres de l'Exécutif. Le gouvernement de Abdelaziz Djerrad est depuis quelques mois sous le feu des critiques de la majorité parlementaire héritée de l'ancien régime. Des ministres et le Premier ministre, lui-même, subissent les foudres de certains députés et sénateurs. Ce sont notamment les élus du FLN et du RND qui s'acharnent, depuis quelques semaines, contre les membres de l'Exécutif. Au début du mois de décembre dernier, rappelons-le, le député du RND, Hakim Berri, avait accusé le premier responsable du gouvernement, Abdelaziz Djerad, de mener une «précampagne présidentielle» au moment où le chef de l'Etat était hospitalisé en Allemagne. «La situation se dégrade de jour en jour, notamment durant votre absence que votre Premier ministre a mise à profit pour entamer visiblement une campagne présidentielle anticipée, avec l'aide de votre proche entourage», avait-il déclaré en s'adressant, à partir du pupitre de l'APN, au président Abdelmadjid Tebboune. Et d'ajouter : «Alors que l'Algérie vit une situation financière et économique délicate avec des problèmes aux frontières, le gouvernement ne réagit pas et le Premier ministre se contente d'adresser des condoléances et des félicitations sur sa page Facebook officielle. Il n'a même pas pris la peine de vous souhaiter un prompt rétablissement.» Comme le Premier ministre, certains membres du gouvernement subissent des critiques acerbes. C'est le cas du ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali, accusé d'avoir «mal géré» le dossier de l'importation des véhicules. Sa décision de geler la disposition de la loi de finances pour 2020 portant sur l'importation des véhicules de moins de trois ans et son refus de rendre publics les noms des concessionnaires autorisés à importer des voitures neuves, sont un prétexte pour des sénateurs du FLN afin de sonner la charge contre lui. Jeudi dernier, le ministre, auditionné au Conseil de la nation sur ces questions, a suscité la colère de ses vis-à-vis. Justifiant l'interdiction de l'importation des véhicules usagés par le fait «que l'argent échangé au marché parallèle provient de la criminalité», le ministre de l'Industrie a été très critiqué à l'issue de la séance plénière du Sénat. «Nous, nous représentons le pouvoir législatif. C'est à l'Exécutif de fermer le Square (place d'Alger connue pour son marché parallèle de la devise)», lancent des sénateurs du FLN au micro de certaines chaînes de télévision privées. Ces derniers estiment que Ferhat Aït Ali a «manqué de respect aux élus du peuple». L'ancien ministre des Transports, Lazhar Hani, limogé il y a quelques jours, avait aussi fait l'objet de critiques similaires de la part des mêmes parlementaires. Ces attaques ciblant des membres du gouvernement Djerad suscitent moult interrogations. Ont-elles un lien avec les prochaines élections législatives anticipées ? Ces parlementaires ont été actionnés pour justifier un prochain remaniement ou changement du gouvernement ? Rien n'est moins sûr. Le président Abdelmadjid Tebboune avait affiché publiquement son mécontentement du gouvernement. C'était le 10 janvier dernier à l'aéroport. En s'apprêtant à repartir en Allemagne, où il a subi, il y a quelques jours, une intervention chirurgicale, le chef de l'Etat n'a pas manqué de critiquer le gouvernement qui a «des points positifs et d'autres négatifs». Cette remarque est interprétée par les observateurs de la scène nationale comme étant un désaveu pour l'Exécutif de Abdelaziz Djerad et un prélude à un éventuel remaniement du gouvernement. Advertisements