Après avoir franchi l'étape de la chambre basse, Abdelmadjid Tebboune entamera dès aujourd'hui celle de la chambre haute du Parlement. Le Premier ministre est attendu ce matin au Conseil de la nation pour y présenter son plan d'action. Face aux sénateurs, le chef de l'Exécutif devra trouver les mots qu'il faut pour convaincre de sa feuille de route, bien qu'au Sénat, l'opposition ne soit que timidement représentée, étant donné que la majorité absolue revient aux partis FLN et RND en plus du tiers présidentiel. Tebboune fera son exposé ce matin, à 9h, en séance plénière, avant que les débats ne soient ouverts. Malgré leur nombre quasi insignifiant, les sénateurs de l'opposition ne comptent pas ménager le Premier ministre. Bien au contraire, ils promettent de le relancer sur plusieurs questions, même celles ayant déjà été soulevées par leurs collègues députés. Les débats se poursuivront aujourd'hui et demain, tandis que la séance du vote est prévue pour le vendredi 30 juin. Plus que trois jours donc, avant que l'équipe Tebboune ne soit libérée pour vaquer à l'exécution de sa feuille de route que le Parlement avec ses deux chambres aura adoptée. Il faut dire que le quitus du Sénat n'est qu'une formalité et une promenade de santé précédant l'épreuve du terrain et de la réalité de la crise. Avant la clôture de la session parlementaire prévue pour le 2 juillet, Abdelmadjid Tebboune en aura fini avec le casse-tête du passage devant l'institution législative, un mois seulement après sa désignation et la nomination de son équipe. Ce qui veut dire aussi qu'il n'y aura finalement aucun prolongement de session. Dès le début du mois prochain, les parlementaires seront libérés. Et au moment oû ils seront en congé, le gouvernement et ses membres passeront aux choses sérieuses. L'application de ce programme avec toutes les promesses qu'il contient en termes de solutions à la crise économique et les moyens mobilisés devraient être à même de gérer les années à venir dans un contexte des plus difficiles. En tout état de cause, et quelles que pourraient être les interrogations des sénateurs, le Premier ministre va au pire des cas, user du même argumentaire que lors du vote à l'Assemblée populaire nationale (APN) pour convaincre de son plan qui n'est rien d'autre que l'application du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. À la chambre basse du Parlement, rappelons-le, Tebboune qui s'employait à rassurer face aux craintes des élus, avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de pousser à la peur, car, malgré la crise, le problème ne réside pas dans la disponibilité des ressources financières. Selon lui, il s'agit plutôt de réorientation : «Je l'ai dit et je le répète : il n'y a pas de problème de disponibilité, mais de priorité», avait-t-il déclaré, ajoutant que son gouvernement compte aller vers l'investissement ayant trait à la vie quotidienne du citoyen. C'est d'ailleurs ce que devrait contenir le prochain projet de loi de finances 2018 où «il y aura augmentation de l'enveloppe budgétaire destinée aux PCD et PSD, avec un ciblage de projets dynamiques». À travers cette nouvelle orientation, «le gouvernement pourra économiser 70 milliards DA», d'après les réponses de Tebboune qui continue d'insister sur la rationalisation des dépenses, excluant tout recours à l'endettement extérieur. À l'APN, son plan d'action a été voté à la majorité écrasante des députés. 402 élus l'ont approuvé, 32 autres ont dit non, alors que 20 députés se sont abstenus.