Un Schéma national 2021-2023 d'accueil des demandeurs d'asile et d'intégration des réfugiés vient d'être élaboré pour le ministère de l'Intérieur française. Il vise à desserrer l'étau pesant sur la région autour de Paris (Île de France) constamment confrontée à la difficulté d'héberger les migrants. Souvent la force est employée pour déloger les camps sommaires illégaux établis jusqu'aux portes de la capitale. Selon le Schéma, l'orientation régionale sera déployée dès les prochaines semaines sur tout le territoire français. Il s'agira, de manière progressive, «d'atteindre à terme – pour un niveau de la demande équivalent au pic connu en 2019 – la cible de 2500 orientations par mois depuis les régions les plus tendues ». Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, précise : « Il nous faut mieux organiser la solidarité territoriale en mettant un terme au fait que près de la moitié des demandes d'asile enregistrées en France l'est dans la seule région d'Île-de-France. C'est cette concentration de la demande qui participe de la constitution de campements insalubres sur la voie publique et qui conduit des publics relevant de l'asile vers l'hébergement d'urgence généraliste, ce qui n'est pas sa vocation». «Dans ce contexte, le programme du gouvernement est clair : mieux héberger, mieux accompagner et prendre en charge chacun en fonction de sa situation administrative. Le dispositif d'orientation régionale directive des demandeurs d'asile, qui sera déployé en métropole à compter de janvier 2021, doit y contribuer, en luttant contre la concentration de la demande d'asile en Ile-de-France ».Le document ministériel précise qu'en 2019, 178 000 personnes ont demandé l'asile en France (réexamens compris). Ce chiffre jamais atteint en France a fait de ce pays «la deuxième destination d'accueil en Europe. La réduction ponctuelle de la demande d'asile enregistrée en 2020 dans le contexte de crise sanitaire ne peut masquer la permanence de ce dynamisme », indique le document ministériel. Il précise aussi que «ceux qui rentrent en Europe, hommes et femmes, viennent de Syrie, d'Afghanistan, du Venezuela, de Colombie, de Turquie, de la Corne de l'Afrique, comme du monde indo-pakistanais. Ils viennent aussi des anciens pays de l'Est ». Il est à préciser que les chiffres de 2020 en raison de la pandémie ont nettement baissé : le nombre des demandes d'asile enregistrées a chuté de 143 000 à 93 000... Advertisements