Plus tôt cette année, le FMI tablait sur une baisse de 5,2% du produit intérieur brut de l'Algérie en 2020 avant de croître de 6,2% en 2021. La croissance des économies de la région Moyen-Orient et Asie centrale se contractera de 4,1% cette année, contre 4,7% estimé en juin dernier, a indiqué, hier, le Fonds monétaire international (FMI) dans sa mise à jour des perspectives de l'économie mondiale. En 2021, la croissance économique de la région devrait rebondir seulement de 3%, en dessous des prévisions de la mise à jour des perspectives de l'économie mondiale de juin 2020 qui prévoyait un taux de 3,3%. Pour rappel, en avril dernier, le FMI tablait sur une baisse de 5,2% du produit intérieur brut de l'Algérie en 2020 avant de croître de 6,2% en 2021, à mesure que l'activité économique se normalisait. Si l'institution multilatérale prédit un rebond l'an prochain, elle s'attend à ce que la croissance mondiale soit durablement faible dans les années à venir. Si l'économie mondiale se redresse, son ascension sera probablement longue, inégale et incertaine. "Remonter la pente prendra sans doute du temps : l'ascension pourrait se révéler accidentée et pleine d'imprévus", a indiqué Gita Gopinath, l'économiste en chef du Fonds monétaire international. Les projections du FMI envisagent une contraction mondiale de 4,4% en 2020, un chiffre moins grave que dans les prévisions de la mise à jour des perspectives de l'économie mondiale de juin 2020. La croissance mondiale en 2021 devrait rebondir pour atteindre 5,2%. Après le rebond de 2021, la croissance mondiale devrait progressivement ralentir à environ 3,5% à moyen terme, prévoit l'institution de Bretton Woods. "Elle ne rattraperait donc que partiellement la trajectoire de l'activité pour 2020-25 qui était envisagée avant la pandémie, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents et les pays en développement", souligne le rapport. La pandémie va balayer les progrès engrangés depuis les années 90 en matière de réduction de la pauvreté dans le monde et creuser les inégalités, estime le FMI. "Il est probable que cette crise laissera des séquelles à moyen-long terme", affirme Gita Gopinath. "Les pertes de production cumulées par rapport à la trajectoire prévue avant la pandémie devraient passer de 11 000 milliards de dollars entre 2020 et 2021 à 28 000 milliards entre 2020 et 2025", constate-t-elle. Le degré d'incertitude entourant les projections de référence est inhabituellement élevé. L'économiste en chef du FMI estime que les perspectives demeurent extrêmement incertaines, et les prévisions pourraient être révisées à la hausse comme à la baisse. "La résurgence du virus entraîne le retour à des mesures de confinement localisées. Si cette tendance s'aggrave et que les perspectives de traitements et de vaccins s'éloignent, l'activité économique paiera un lourd tribut, qui pourrait être encore alourdi par de graves perturbations sur les marchés", avertit-elle. "La multiplication des restrictions au commerce et aux investissements, dans un contexte géopolitique de plus en plus incertain, pourrait enrayer le redressement de l'activité", a-t-elle ajouté. Pour éviter une nouvelle régression, les pouvoirs publics devront veiller à ne pas mettre fin à leurs mesures de soutien de manière prématurée, recommande le FMI. Ils devront faire preuve d'habileté sur le plan intérieur pour gérer les arbitrages entre la relance de l'activité à court terme et la résolution de difficultés à moyen terme. Pour préserver les emplois, les autorités doivent, dans la mesure du possible, continuer d'aider les entreprises viables, mais encore vulnérables, au moyen de moratoires sur le service de la dette et d'apports de fonds propres.