«Nous sommes un peuple qui ne veut plus souffrir», dixit le chanteur Amazigh Kateb. C'est assurément le leitmotiv du hirak, qui célébrera dans quelques jours son deuxième anniversaire. Un avant-goût de ce rendez-vous a été donné ce lundi par les jeunes, notamment à Kherrata où un immense rassemblement a été organisé. Preuve a été donnée que l'indignation et la colère des Algériennes et des Algériens sont toujours vivaces à l'égard d'un système politique corrompu et corrupteur, qui a mené le pays à la ruine. Des sommes pharaoniques ont été dilapidées pour être versées dans les poches de certains hommes d'affaires, de certains ministres et Premiers ministres. Ce qui a renforcé aujourd'hui le sentiment de réprobation de la majorité des Algériens. Le déroulement des procès relaté par les médias nationaux a en effet montré toute l'étendue du préjudice causé à l'Etat et au peuple algériens. Et l'on comprend mieux la forte colère qui anime chaque citoyen. Jeunes étudiants à l'avenir incertain, diplômés universitaires et chômeurs, fonctionnaires aux bas salaires, entrepreneurs et chefs d'entreprise, pratiquement toutes les catégories socioprofessionnelles et de toutes tendances politiques confondues se sont impliqués dans le hirak. La révision de la Constitution introduite par le président Abdelmadjid Tebboune a consacré le hirak dans son préambule en prenant acte des revendications exprimées lors du mouvement populaire du 22 février 2019. Parmi ces revendications, le changement radical du système de gouvernance. De ce fait, la célébration pacifique de cette date vendredi prochain est attendue avec beaucoup d'espoir par de nombreux acteurs politiques et associatifs pour faire comprendre au régime en place l'impérieuse nécessité d'opérer des changements qualitatifs dans tous les domaines de la gestion des affaires du pays. Par contre, d'autres voix se sont élevées pour exprimer leur crainte à la suite des consultations du président de la République avec des chefs de partis, qui n'ont aucun ancrage populaire et qui ne représentent que leur personne. D'aucuns s'interrogent de savoir si Tebboune veut composer avec ces formations politiques et ignorer les propositions des principaux cadres du hirak, dans la perspective des élections législatives, suivies par la formation d'un nouveau gouvernement. Pour l'instant, rien n'est encore clair dans la démarche du président de la République. Quoi qu'il en soit, rendez-vous est pris ces jours-ci par une partie des Algériennes et des Algériens pour dire qu'ils ne veulent plus «souffrir» comme du temps de la maffia, dont les principaux membres sont en prison. Comme tous les peuples du monde, ils aspirent à un Etat moderne qui garantit et protège toutes les libertés. Advertisements