Adéfaut d'être à même de livrer SQL Server, Microsoft a détaillé la semaine passée les fonctions décisionnelles de la prochaine mouture de son SGBDR, SQL Server 2005. L'objectif de l'éditeur avec cette version est de fournir à ses utilisateurs des outils d'intégration, d'analyse et de reporting pour les aider à extraire des informations de leurs systèmes transactionnels sans avoir à recourir à des outils tiers. En France, où Microsoft a accumulé les déconvenues face à Oracle - la pénétration de SQL Server dans l'Hexagone est 2,5 fois inférieure qu'au Royaume-Uni -, le business intelligence (BI) pourrait être un argument de poids face à la concurrence. Pour Bernard Ourghanlian, le CTO de Microsoft France, les outils de BI intégrés seraient « en quelque sorte un cheval de Troie pour SQL Server ». Il pourrait ne pas se tromper, Microsoft ayant choisi d'intégrer ces outils sans supplément de prix. En fait, l'éditeur proposera quatre versions de SQL Server 2005, Express, Workgroup, Standard et Enterprise. Les éditions Express et Workgroup ne proposeront que des outils de business intelligence limités. Les moutures Standard et Enterprise, quant à elles, intégreront un moteur d'analyse ainsi qu'un environnement de développement intégré pour l'intégration de données, des outils OLAP de datamining et des applications de reporting. Une fonction-clé selon Microsoft est Report Builder, un outil d'interrogation et de reporting basé sur les technologies acquises lors du rachat d'Active Views. Report Builder permet à un utilisateur de créer et de modifier des rapports sans avoir à connaître un langage d'interrogation. Une autre fonction mise en avant par le géant de Redmond est « infinite drilldown », qui permet de creuser à l'infini dans des rapports pour déterminer comment un résultat a été obtenu. Même si les fonctions de BI sont inclues dans SQL Server, plusieurs analystes et consultants indiquent que leur utilisation nécessitera dans bien des cas de faire fonctionner plusieurs instances du logiciel et donc de payer plusieurs licences. Tous les grands acteurs des SGBD et la BI se prépare à l'affrontement à l'approche du lancement de SQL Server. En mars 2005, IBM a annoncé le rachat d' Ascential Software pour 1,1 milliard de dollars afin de doper ses outils de gestion de données. Oracle de son côté a amélioré les outils analytiques de son SGBD-R, Oracle 10g . Pour autant, 61% des décideurs interrogés par Goldman Sachs indiquent qu'ils continueront à acheter leurs outils analytiques auprès d'un spécialiste comme Cognos, Business Objects ou Hyperion au cours des 12 prochains mois, tandis que 12% utiliseront ceux des vendeurs de SGBD. Les 27% restants s'appuieront, quant à eux, sur les outils fournis par leurs vendeurs de progiciel comme SAP ou Siebel.