Des lotissements d'habitation dans la capitale ne sont toujours pas raccordés au réseau d'AEP, avons-nous appris de plusieurs sources locales. Pour certains lotissements, cette situation perdure depuis une trentaine d'années. A la circonscription administrative de Zéralda (ouest), un programme annoncé de 61 réalisations au profit de 20 «zones d'ombre» réparties sur les communes de Zéralda, Staoueli et Souidania est toujours en attente. Les projets programmées couvrent 8 domaines différents afin d'améliorer les conditions de vie des habitants. Ces projets se divisent en 6 opérations pour compléter le réseau d'eau potable, 12 projets pour compléter le réseau d'épuration. Cinq mois après l'annonce du lancement de ces projets par les responsables de la daïra, les travaux n'ont toujours pas été menés à terme et accusent de surcroît du retard. Dans la commune de Staoueli, le haouch Miyalo, classé zone d'ombre, est l'un des plus édifiants. Ladite ferme agricole reste à ce jour dépourvue de réseau d'assainissement et même du gaz de ville. Pourtant, un projet lui a été dédié dans le cadre de la réalisation des réseaux VRD dont les délais de livraison avaient été fixés à 4 mois. A ce jour, aucune esquisse de cet aménagement n'est constatée sur les lieux. «Il semblerait que les responsables ont mis en veilleuse ces projets», indique le collectif d'habitants de ce lotissement. Dans la partie Est de la capitale, la localité de Harraga, qui dépend de la commune de Bordj El Kiffan, souffre grandement de ce problème. Les habitants affirment avoir déposé des demandes de raccordement au réseau de l'eau de ville depuis fort longtemps, mais sans résultat. Pour s'alimenter en eau potable, les habitants recourent à l'achat d'eau à raison de 1200 da pour un réservoir de 1000 litres. «Les vendeurs d'eau profitent de la situation pour imposer des prix exorbitants», confie un habitant de Harraga. L'absence de raccordement au réseau d'AEP ne concerne pas toute la localité. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les quartiers qui sont concernés se situent sur le flanc gauche de la route principale, en l'occurrence le chemin de wilaya 149. Dans cette fraction qui s'étire jusqu'au lieudit Sidi Driss, la majorité des venelles perpendiculaires à la route ne sont pas raccordées au réseau d'eau potable. Les habitants avaient l'habitude de s'alimenter en eau à partir d'une sonde d'irrigation. Après le séisme de 2003, l'eau de la sonde est devenue impropre à la consommation vu qu'elle s'est mélangée avec celle des égouts. Les habitants expliquent qu'«ils avaient formulé plusieurs demandes de raccordement aux administrations concernées, mais en vain», soutiennent-ils. Signalons que la même situation prévaut également au niveau du lotissement Douar Ben Ziane (Bordj El Kiffane). N'ayant pas d'autres alternatives, les habitants affirment avoir effectué des adductions illicites sur une conduite principale. «Nous attendons le raccordement de nos maisons au réseau d'AEP depuis une vingtaine d'années, malgré les multiples sollicitations faites aux responsables concernés», déplorent les habitants. Les pouvoirs publics, en l'occurrence le ministère des Ressources en eau et la Seaal, avaient décidé dans un passé récent de lutter contre les adductions illicites d'eau potable. Par contre, ces mêmes responsables n'ont pas préconisé de solutions de rechange pour les milliers d'habitants qui sont toujours dépourvus de réseau AEP qui les dessert. «Il serait judicieux de procéder d'abord au branchement de ces lotissements au réseau AEP avant de s'attaquer au volet des adductions illicites. Plusieurs quartiers de la capitale, bien qu'ils soient construits dans la légalité, en sont toujours dépourvus malgré plusieurs requêtes formulées», suggèrent des experts en hydraulique. Advertisements