A l'approche des ultimes échéances de la fin de mandat des instances et organes de la Fédération algérienne de football (FAF), à savoir l'assemblée générale ordinaire et l'assemblée générale élective, le bureau fédéral en fin de mandat insiste toujours pour organiser une assemblée générale extraordinaire (AGEx) à l'effet d'adopter de nouveaux statuts avant la tenue de l'assemblée générale élective qui marquera le début du prochain mandat. Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a écarté l'hypothèse prônée par la Fédération et donné les raisons du refus. Face à l'intransigeance de la tutelle, des voix convaincues de la justesse de la revendication de la Fédération prédisent le chaos. Elles présagent l'installation imminente d'un comité de normalisation piloté par la FIFA, confié à des étrangers, l'exclusion de l'équipe nationale de toutes les compétitions. Elles noircissent le tableau à l'extrême avec l'objectif inavoué de faire peur aux autorités pour que celles-ci cèdent sur la revendication portée par la FAF. Est-il vrai que ce scénario est inéluctable ? Une rapide lecture de la situation atténue l'alarmisme de tous ceux qui ont enfourché ce cheval de bataille. La mise sur pied de cet organe doit être validée par le conseil de la FIFA après étude du dossier présenté par la commission chargée du suivi des fédérations. Avant de prononcer une telle décision, installation d'un comité de normalisation, le conseil devra constater que la FAF a enfreint l'article 14 des statuts de la FIFA. Ce n'est pas le cas. Le refus du MJS de permettre à la FAF d'introduire des modifications des statuts la veille d'une élection de fin de mandat ne touche à aucun des fondements sur lesquels reposent les principes cardinaux de la FIFA (non-ingérence de tierce partie). La souveraineté de l'assemblée générale est toujours garantie. Les élus ne sont pas inquiétés dans leur mandat et fonction. L'intervention de la FIFA et les menaces agitées n'ont aucun sens. Depuis une dizaine d'années, la FIFA a sanctionné une douzaine de fédérations et installé un comité de normalisation parce que ces dernières ont mis arbitrairement un terme aux mandats d'élus, dissous des conseils, annulé les résultats d'assemblées générales, déclaré le soutien de la fédération à l'élection d'un président, cas de l'Egypte en 2018. Les statuts actuels de la FAF ont été validés par la FIFA en 2011 et ne nécessitent aucune impérieuse urgence de changement des statuts à la veille de la fin de mandat du bureau fédéral. Les sélections, clubs et dirigeants des fédérations placées sous la botte du comité de normalisation, ont continué à participer normalement aux compétitions continentales et internationales, à prendre part aux réunions et assemblées de la Confédération. Les sélections et clubs égyptiens et ivoiriens participent régulièrement aux compétitions officielles organisées par la CAF et la FIFA. Leurs membres, Abo Rida et Jacques Anouma, ont vu leurs dossiers respectifs de candidature au Comex de la FIFA et à l'élection à la présidence de la CAF validés par la FIFA alors que les deux Fédérations sont sous mandat du comité de normalisation de la FIFA. Pourtant, ces deux fédérations ont outrageusement transgressé l'article 14 des statuts de la FIFA. De toute façon, si la FIFA se penche un jour sérieusement sur les statuts actuels de la FAF, elle constatera que l'instance faîtière du football algérien a fonctionné, au cours du dernier mandat, sans respect d'articles contraignants pour toutes les associations membres de la FIFA (voir les organes juridictionnels, l'article 20 des statuts de la FIFA...). Ceux qui appellent à l'intervention de la FIFA et, dans la foulée, à l'installation d'un comité de normalisation, oublient de rappeler ce qu'énoncent les articles 4 et 5 de la convention standard de collaboration de la FIFA. Agiter le spectre de la suspension de l'équipe nationale de toutes les compétitions internationales pour faire peur à l'opinion et mettre la pression sur les pouvoirs publics ne produira pas l'effet escompté par la zomra qui s'agite en coulisses.