Une vie à pédaler est le titre d'un nouvel ouvrage que vient de signer le psychiatre Mahmoud Boudarène aux éditions CreaPsy (février 2021). Avant de plonger dans les 299 pages aux caractères et style très lisibles, le lecteur est attiré par la qualité esthétique du livre. Le contenu est un condensé de textes qui déplient des fragments de souvenirs de la vie de famille de l'auteur dans sa Kabylie natale. «Ce livre n'est pas un roman et n'est pas non plus un récit autobiographique. C'est un recueil de textes qui me racontent. Ceux-ci disent l'insouciance et l'innocence de l'enfant que j'étais, l'avidité et les impérieux excès de ma tumultueuse adolescence, les espérances mesurées et la quête du sens de l'existence de l'adulte que je devenais», précise Mahmoud Boudarène dans le prologue. Les textes proposés sont «indépendants les uns des autres ils peuvent être lus séparément et dans le désordre, cela n'altérera en rien la compréhension que chacun en aura. Toutefois, une telle façon de procéder les dépouillera du sens que je veux leur attribuer, ils perdront leur profondeur et auront alors un caractère anecdotique. Ce serait un dommage», note-il dans le texte introductif du livre. Dédiant ce 4e ouvrage à «Taguemount Azouz, mon village, à sa population et aux femmes et hommes qui m'ont enveloppé de leur sollicitude et de leur affection», le psychiatre n'omet pas de rendre hommage aux siens qu'il a tenu à mettre en évidence dans ces fragments de mémoire, notamment sa mère et sa grand-mère. «A ma grand-mère, à ma mère, sans elles, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui», avoue, reconnaissant, Dr Boudarène dans la dédicace de son œuvre. Une vie à pédaler se distingue aussi par le fait qu'il est préfacé par les deux fils de l'auteur. Pour Daïa, «ce récit est aussi un peu l'histoire de notre région, la Kabylie, où la dureté de la vie était fort heureusement compensé par la solidarité entre villageois. C'est également un témoignage de ce qu'était l'Algérie post-indépendance peuplée d'une génération qui nourrissait de grands projets pour la nation en devenir. Alger n'avait rien à envier à Paris, écrit mon père avec regret. A travers ce recueil de textes, je retrouve les valeurs qui m'ont été transmises. En particulier celles qui ont joué un rôle décisif dans ma construction en tant qu'adulte : l'attachement à mes racines, la persévérance, l'intégrité morale, la souveraineté intellectuelle, la liberté...» Aghilès écrit : «Il est chose peu aisée de rédiger la préface du livre de son père, une expérience inhabituelle. Si c'est là une demande qu'il faut honorer, c'est aussi une tâche difficile parce que je dois évoquer mon père et parler de son ouvrage. Un défi que j'ai cependant accepté de relever». S'agissant de la trame de ce livre, il a souligné : «C'est le récit de ma famille et c'est l‘histoire du village natal de mon père, une époque racontée comme une fresque jaunie par le temps. Ce livre raconte aussi l'épopée de tout un pays, d'une nation nouvellement libre, qui promenait et qui était pleine des espérances de la génération post indépendance. C'était les années 70, l'avenir s'annonçait radieux, mais aux yeux de mon père c'est déjà du passé.» Mahmoud Boudarène est l'auteur de trois ouvrages : Le stress entre bien-être et souffrance (éditions Berti, Alger 2005), L'action politique en Algérie, un bilan, une expérience et le regard du psychiatre (éditions l'Odyssée, Tizi Ouzou 2012), La violence sociale en Algérie, comprendre son émergence et sa progression (éditions Koukou, Alger 2017).
Une vie à Pédaler Mahmoud Boudarene, CreaPsy éditions, prix : 700 DA Advertisements