Psychiatre et auteur de plusieurs ouvrages spécialisés, Mahmoud Boudarene nous invite dans Une vie à pédaler, son dernier ouvrage qui vient de paraître (CréaPsy Editions, Alger, 2021), à un voyage introspectif en territoire aussi intime que mémoriel. Il s'agit d'un recueil de textes épars et variés, sous forme d'écrits restituant des faits temporels ou biographiques, à travers lequel l'auteur se raconte et raconte la vie de sa famille. Faisant la recension de tranches de vie qui se veulent exemplaires et édifiantes, et avec une écriture fluide et attrayante, l'auteur nous entraîne dans les méandres de ses souvenirs au goût tantôt amer, tantôt plein de miel de sa prime jeunesse et de son enfance, entre l'insouciance tout enfantine et le dénuement ambiant. Une étape d'une vie presque à la Gavroche, serions-nous tenté de dire, car baignée dans l'atmosphère miséreuse et difficile que fut cette période avant et après l'indépendance dans ce village de Haute-Kabylie où celui qui deviendra un psychiatre à la notoriété bien établie a fait son apprentissage de l'existence auprès des siens. Ces derniers occupent d'ailleurs une grande place dans ce livre qui est presque tout entier dédié à sa mère et à sa grand-mère, deux figures féminines qui l'ont particulièrement marqué et dont il croise les hommages, en leur exprimant sa tendre reconnaissance. Récit qui fait la part belle à la mémoire et au vécu, Une vie à pédaler peut se lire comme un conte initiatique, un roman d'apprentissage. L'auteur invite ses lecteurs à suivre son cheminement dans la vie et son expérience des grands événements de l'existence pour atteindre l'idéal de l'homme qu'il est devenu. «Ce livre n'est pas un roman et il n'est pas un récit autobiographique. Il est un recueil de textes qui me racontent. Ceux-ci disent l'insouciance innocente de l'enfant que j'étais, l'avidité et les impérieux excès de ma tumultueuse adolescence, les espérances mesurées et la quête de sens de l'existence de l'adulte que je devenais», avertit l'auteur en prologue de son ouvrage. S. A. M.