C'est un fait inédit pour le métro d'Alger, qui n'avait jamais connu une aussi longue période d'interruption depuis le lancement de ses services en 2011. Ce moyen de transport, qui dessert plusieurs localités à travers une partie de la capitale, boucle tout juste une année de fermeture. Malgré le protocole sanitaire strict mis en place par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), les pouvoirs publics semblent ne pas décidées à «remettre sur les rails» ce moyen de transport urbain et continuent à maintenir le «verrou» pour des raisons inavouées. S'exprimant sur la question, des responsables de l'entreprise regrettent «que la date précise pour la reprise de l'activité du métro n'a pas été fixée par les autorités». Ainsi, la société de gestion reste, malgré elle, tributaire d'une décision des hautes autorités. Face à cette situation, des milliers d'usagers de ce moyen de locomotion ne cessent de s'interroger sur cette reprise qui tarde à voir le jour, d'autant que la crise sanitaire enregistre une baisse considérable du taux de contaminations. «Même dans les pays les plus touchés par la pandémie, le transport reste en marche avec certaines mesures préventives prises, ce qui n'est pas le cas pour le métro d'Alger. Si les autorités maintiennent mordicus l'argument de la crise sanitaire, alors pourquoi donc autoriser la reprise pour tous les autres moyens de transport, notamment les locomotions qui enregistrent pourtant une affluence plus importante et où le protocole préventif est très peu respecté ?» interroge un usager. Il est à noter que malgré la mise à disposition du transport du personnel pour les travailleurs ainsi que les étudiants, le choix du métro reste privilégié, comparé aux énormes bouchons qui se forment aux heures de pointe et la durée très longue pour arriver en voiture ou en bus. Le responsable général du métro, Ali Arezki, avait exprimé en toile de fond en janvier dernier sur les ondes de la radio nationale que la société de gestion ne peut plus supporter le lourd déficit et qu'elle n'attend que le feu vert pour reprendre ses activités. Une déclaration faite sur fond d'exaspération puisqu'il avait mentionné que depuis sa fermeture le 22 mars 2020, l'EMA a enregistré une perte estimée à plus de 13 milliards de DA. Des propos qui, à ce jour, n'ont malheureusement pas encore trouvé d'écho auprès des pouvoirs publics. Il faut savoir qu'en 2019, le métro d'Alger, qui compte 19 stations, a accueilli 45,3 millions de passagers. Depuis novembre 2020, la gestion du métro d'Alger a été transférée à une entreprise 100% algérienne, filiale de l'EMA. Elle a remplacé la RATP El Djazaïr, filiale RATP, appartenant au Groupe français RATP (Régie autonome des transports parisiens) qui assurait son exploitation depuis novembre 2011, à la mise en service du métro. Bien que la communication n'est plus soutenue par les voies officielles, des zones d'ombre et des non-dits continuent de motiver la fermeture de ce moyen de transport qui, au-delà de la question sanitaire, provoque des désagréments à bien des égards. Advertisements