Charaf Eddine Amara est le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), depuis jeudi soir. Candidat unique à la succession de Kheireddine Zetchi, il a été élu avec 75 voix pour et 13 non. Un vaste chantier l'attend. Le programme de candidat qu'il a décliné lors de la conférence de presse qu'il a animée mercredi soir au Sheraton est ambitieux, mais risque de se heurter au pouvoir et forces de l'inertie très largement représentés dans le bureau fédéral actuel. Plus de la moitié des membres de l'ancien bureau fédéral a été reconduite. Difficile de concevoir un programme de réformes avec des hommes qui ont cautionné des dérives telles que la modification du système de compétition en cours de saison (une grave infraction), le non-respect des statuts et règlements généraux, la non-observation de la règle de séparation des pouvoirs, l'indépendance des organes juridictionnels, le chaos provoqué par l'anarchie des accessions et rétrogradations née du changement de compétition hors cadre des règlements. Les hommes qui ont cautionné tous ces dépassements hier partagent aujourd'hui les sièges du bureau fédéral aux côtés du président Charaf Eddine Amara. La cohabitation ne s'annonce pas de tout repos, d'autant plus qu'apparemment le président n'a pas eu une grande marge de manœuvre et de liberté pour choisir les hommes et le groupe qui l'accompagneront dans sa mission. Les urgences de son programme sont nombreuses. A commencer par l'arbitrage, l'épineux problème du système de compétition, les statuts et règlements qu'il faut remettre à jour, le football amateur qui souffre, le dossier des petites catégories, le football féminin qui attend d'être boosté, contrôler enfin les ligues pour ne pas qu'elles restent un simple réservoir de voix dans la perspective des assemblées générales électives (AGE), contribuer à l'instauration de la bonne gouvernance, faire un scanner des actions, programmes et résultats des politiques menées par la direction technique nationale (DTN). La concrétisation de ces quelques points du programme du président Charaf Eddine Amara va demander des années de labeur et de sacrifices pour le faire. Son arrivée à la tête de la FAF ne marque pas une rupture avec les hommes et les pratiques du passé récent. Ce sera l'obstacle majeur auquel il se heurtera et très rapidement. Il ne peut faire du neuf avec du vieux. L'équation est simple. Ou il se libère des pesanteurs et du fardeau du passé récent, ou il entame sa mission avec. Dans le premier cas, il peut espérer mener à bien la barque. Dans le second, c'est l'échec assuré et garanti qui l'attend au bout. C'est ce que ne souhaite pas la grande majorité des acteurs du football. Il est devant un choix qui déterminera le résultat de son mandat. La solution médiane serait qu'il s'appuie sur les compétences dont il peut s'entourer pour aller de l'avant. Si par malheur il se retrouve otage d'une partie du bureau fédéral qui a étalé son niveau de nuisance, il perdra la bataille. L'avenir le dira. Advertisements