Les officiels ont de tout temps promis d'augmenter la surface des périmètres irrigués. A Boumerdès, une wilaya agricole par excellence, c'est plutôt le contraire qui se produit. Dans les communes de Tidjellabine, de nombreux agriculteurs se demandent où est passé le projet d'irrigation de leurs champs par les eaux épurées de la station de traitement se trouvant à la sortie de Thénia. «Cela fait 10 ans qu'on en a entendu parler. Une somme de 11 millions de dinars avait même été dégagée pour faire les études. Le projet devait profiter à 16 exploitations agricoles d'une surface globale de 245 ha, mais le projet peine à voir le jour», déplore Abdelhamid. Viticulteur de son état, il souligne que l'eau est la préoccupation majeure des paysans de la région. «Nous n'avons même pas le droit de réaliser des forages. Il y a eu des saisons où nous étions obligés d'acheter des citernes pour arroser nos champs», confia-t-il. Mohamed (52 ans), un autre agriculteur, exploitant une superficie de 6 ha, ramène de l'eau à 3 km plus loin à partir d'un puits appartenant à un particulier. «Ce n'est pas gratuit. Je lui donne 200 000 DA/an. Auparavant, j'utilisais l'eau de l'oued Lahdjel, mais ces dernières années il s'assèche dès le mois de février», relate-t-il. Face à cette situation, Mohamed fait une demande à la direction des services agricoles en vue d'obtenir une autorisation à même d'utiliser les eaux épurées de la station de traitement sise de l'autre côté de la RN05. «Je leur ai expliqué que je ferai tout avec mes propres moyens, mais on a invoqué plusieurs prétextes pour me pousser à abandonner bien que je me suis engagé à tout réaliser dans les normes. Malheureusement il y a des responsables qui préfèrent laisser les eaux en question couler vers la mer que d'aider les fellahs à en profiter afin d'améliorer leur production», a-t-il déploré. A noter enfin que la wilaya compte trois stations d'épuration, mais seulement deux exploitations agricoles à Corso sont irriguées par les eaux épurées. Advertisements