Les trois barrages d'irrigation et les retenues collinaires de la wilaya de Boumerdès ne profitent pas beaucoup aux agriculteurs de la région. La direction locale de l'agriculture fait état d'une surface de 26 000 ha qui sont irrigués, soit 41% de la surface agricole utile de la wilaya. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité et sont remis en cause par de nombreux paysans qui se plaignent de la baisse du rendement en raison du manque d'eau. A Boudouaou El Bahri, une localité qui compte plus de 4500 serres, les agriculteurs attendent désespérément la rénovation des réseaux d'irrigation raccordés au barrage d'El Hamiz. «Les études ont été achevées l'année passée, mais le projet tarde à démarrer», indique un exploitant d'une EAC de 32 ha, ajoutant que ses champs sont arrosés un jour sur trois à partir d'un forage qu'il avait creusé avec d'autres paysans et qui s'assèche en été en raison de la surexploitation et la détérioration des nappes phréatiques. A Naciria, les eaux du barrage de Boumraou ne sont utilisées que par les exploitants des terrains alentours. Les autres agriculteurs comptent sur la générosité du ciel. «Les conduites d'irrigation arrivent jusqu'à Chender, mais elles n'ont jamais été mises en services car il y a des fuites un peu partout», explique un viticulteur qui dénonce les retards enregistrés pour la réalisation des retenues collinaires et les digues pluviales promises par les autorités. Ces problèmes se posent également à Cap Djenet et Sahel Boubarak où les barrages sont peu exploités en raison du phénomène d'envasement, la vétusté des réseaux d'arrosage ainsi que le manque de stations de pompage.