Avec un volume d'eau emmagasiné présentement de l'ordre de 25%, le barrage de Taksebt qui alimente la wilaya de Tizi Ouzou et une partie d'Alger et de Boumerdès enregistre l'un des plus faibles taux de remplissage depuis sa mise en eau en 2002. Pour parer cette situation, notamment à l'approche de l'été où la consommation est très importante, une solution dite d'urgence a été mise en place par le ministère des Ressources en eau consistant en le pompage de 30 000 mètres cubes/jour depuis l'oued Sebaou vers le barrage Taksebt. L'opération devant s'étaler sur une période d'un mois avec un volume de transfert prévisionnel pouvant atteindre 40 000 m3 est confiée au groupe Cosider qui a entamé les travaux d'adduction et de transfert le 10 avril dernier. Le site retenu pour le pompage est situé non loin du village Sikh Oumedour, à 5 km de l'ouvrage hydraulique. Ce projet sera renforcé par la remise en exploitation d'une trentaine de forages situés dans le lit du Sebaou afin de combler le déficit dans les villages, où des perturbations dans la distribution sont signalées à longueur d'année provoquant des mouvements de protestation. Selon la commission hydraulique de l'APW qui a effectué une sortie sur le terrain le 3 mai, accompagnée des représentants locaux des ressources en eau, de l'Agence nationale des barrages (ANBT) et de l'entreprise réalisatrice du projet (Cosider), «en à peine un mois, l'amenée d'eau de Oued Sebaou vers le barrage est réalisée et les travaux d'aménagement des lieux continuent d'avancer», ajoutant que «la quantité pompée jusqu'à présent atteint 50 000 mètres cubes/ jour, et d'après le chef de projet, à la fin des travaux, le pompage atteindra 60 000 mètres cubes/jour». Pour la commission, «ce projet vient au secours du barrage qui ne contient que 25 % de sa capacité, en ce moment». Annoncé en grande pompe, ce projet ne convainc pas le citoyen lambda, aigri par la longue attente de l'amélioration de la situation dans sa localité, sachant que même la «source-mère» qu'est la nappe phréatique de l'oued Sebaou a diminué considérablement ces dernières années à cause, notamment, du manque des précipitations qu'a connu le pays cet hiver, le changement climatique, l'allongement de la saison sèche et la surexploitation de la réserve souterraine destinée à l'alimentation en eau potable, à l'irrigation ou aux usages domestiques et industriels. En attendant des saisons plus arrosées et l'augmentation de la ressource hydrique, les responsables de la wilaya ont lancé une campagne intitulée «éco- eau» pour préserver ce produit indispensable pour la vie. Outre la lutte contre la déperdition de l'eau en s'attaquant aux fuites et au vol, il était question de sensibiliser les ménages sur le «gaspillage», oubliant certainement que l'eau n'arrive pas dans les foyers régulièrement en raison de la vétusté du réseau AEP et des fuites récurrentes sur les canalisations. Advertisements