En dépit de sa valeur historique, le mythique site du Rocher noir est délaissé complètement par les autorités. Jadis vitrine de la ville de Boumerdès, ce petit quartier datant de l'époque coloniale a beaucoup perdu de son lustre d'antan. Il y a quelques décennies, il fut l'une des attractions des touristes. Ses minuscules villas à l'architecture sobre, son restaurant gastronomique «El Kanoun» et ses deux venelles donnant sur la plage et les rochers ont charmé plus d'un. Aujourd'hui, le quartier se trouve dans un état de déliquescence avancé. Les habitants se plaignent de l'insalubrité, la détérioration des trottoirs, la vétusté des réseaux d'AEP et d'assainissement, la défaillance de l'éclairage public, l'absence d'aires de jeu pour enfants, etc. «L'APC avait dégagé une enveloppe financière de 47 millions de dinars pour l'aménagement du site. L'étude est terminée depuis 2016, mais rien n'est fait depuis. Nos conduites d'AEP remontent à 1928. L'année passée, il y a eu une coupure d'eau ici, et personne n'a pu déterminer la cause du problème. Les conduites d'assainissement ruissellent de partout. Les autorités ont prévu 8 millions de dinars pour leur réfection et 12 millions pour la réalisation d'un espace vert et d'une aire de jeu pour enfants, mais on n'a rien vu», s'indigne un résident qui dénonce la multiplication des constructions illicites et les retards pris pour la reconstruction du château d'eau. «Le Rocher noir est un site historique et touristique. Au lieu d'être préservé, on y a laissé pousser un grand immeuble de plusieurs étages qui a tout défiguré. Où est l'Etat ?», s'offusque un autre habitant qui déplore le report de la date de lancement du projet d'aménagement pour septembre prochain. Les responsables locaux auraient justifié cette décision par le souci de ne pas causer des désagréments aux estivants en été. Cela, d'autant plus que certains axes de la ville, comme celui de Foes, connaissent depuis quelques semaines des bouchons monstres pour cause de travaux. Advertisements