Après le chagrin, place au harcèlement. Dix-huit ans après le séisme de 2003, les sinistrés de la cité des 60 Logements SNTF de Corso ne voient pas le bout du tunnel dans le litige les opposant à la Cnep banque. Leurs logements, construits grâce à l'aide la SNTF et des crédits de la CNEP-Immo, ont tous cédé à la forte secousse. «On y a déploré 45 morts et des dizaines de blessés. Pour nous consoler, le directeur de la CNEP à l'époque avait annoncé l'effacement total des prêts (entre 300 et 900 000 DA) dont nous avions bénéficié. Cependant, cette banque exerce à ce jour un véritable harcèlement à notre encontre. Non seulement elle n'a pas respecté ses engagements, mais elle a intenté des actions en justice contre tous les souscripteurs», s'indigne un ancien habitant du site. Celui-ci, à l'instar de ses voisins, a été relogé dans un chalet avant de bénéficier d'un logement social locatif quelques années plus tard. Après plus de 10 ans de démarches et de réclamations, les plaignants parviennent à convaincre leur employeur de leur venir en aide. «La SNTF s'était engagée à payer nos dettes en 2017. Et elle l'avait fait en janvier 2018 en versant 36 090 000,00 DA à la CNEP, mais cette dernière tarde à ce jour à clore le dossier», dira, documents à l'appui, un des anciens souscripteurs. Et d'ajouter : «La banque s'est montrée intransigeante à notre égard et nous a même exigé le paiement des pénalités de retard. Ce que personne ne peut faire en raison de notre situation sociale et des pertes subies suite au séisme. Elle oublie que nous ne sommes que de simples retraités. Ce problème nous a rendus malades, déjà que la plupart d'entre nous a perdu des proches suite au séisme. Nous avons tenu plusieurs réunions et envoyé moult requêtes aux responsables de cette banque. Malheureusement, nous n'avons obtenu aucune suite favorable de leur part.» Même la SNTF n'a pas arrêté de solliciter la CNEP afin d'assainir la situation des concernés. En vain. Dans une missive datée de décembre 2018, il lui a été demandé «d'effacer les pénalités de retard» en tenant compte de «l'ancienneté des crédits» et de la situation sociale des débiteurs. Cela sans oublier que «tous les immeubles de la cité en question se sont effondrés suite au séisme avec son lot de victimes et les séquelles morales et psychologiques causées à leurs proches». Nous avions tenté de joindre la CNEP pour un complément d'informations, mais nos tentatives sont restées vaines. Advertisements