Les anciens locataires de l'ex-cité des 60 logements de Corso, effondrés totalement suite au séisme de mai 2003, demandent «l'effacement pur et simple des crédits objets des contrats individuels signés avec l'agence Cnep de Boumerdès». Les concernés avaient bénéficié de logements socio-locatifs dans le cadre du programme de la prise en charge des sinistrés. Cependant, les responsables de la Cnep, la banque qui leur avait prêté des crédits pour la construction de leurs anciens appartements, leur exige à ce jour de s'acquitter de leurs dettes.La CNEP, disent-ils, leur avait pourtant promis d'effacer leurs dettes en 2006. Selon les souscripteurs, leurs anciennes habitations ont été réalisées dans le cadre d'une convention signée entre la filière immobilière de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). Néanmoins, «en 2006, soit 3 ans après notre relogement, la banque nous envoie des mises en demeure exigeant le paiement des échéances en retard», s'étonnent les plaignants. À défaut de ne pas pouvoir récupérer l'assiette de terrain appartenant à la SNTF pour amortir ses pertes, la direction de la Cnep, selon les dires des plaignants, s'est rabattue sur ses clients. «Elle (la banque), nous exige de rembourser 56 millions de dinars qu'elle devait annuler en application de la promesse faite par le DG après le séisme», indiquent-ils avant de préciser que les immeubles étaient construits sur du remblaie. Nos interlocuteurs affirment qu'une étude du sol effectuée par des Autrichiens dans les années 90, avait démontré que le sol était inconstructible. Poursuivi en justice après le séisme, le promoteur avait écopé de deux ans de prison ferme avant qu'il ne soit relaxé par la justice après le réexamen de l'affaire par le tribunal criminel de Boumerdès. L'assiette de terrain qui devait être hypothéquée en plus des logements, n'a pas été acquise par la Cnep avant le lancement des travaux de construction. «Cet organisme n'a pas pris, apparemment, ses précautions dès le début, en s'engagent sur un terrain qui n'a même pas été acquis par la banque, faisant fi de l'article 17, aliéna (d) de la convention de financement de cette opération conclue entre la société nationale de transport ferroviaire (SNTF) et la Cnep qui exige l'acquisition de l'assiette de terrain nécessaire à la réalisation du programme», précise-t-on. À ce titre, la Cnep ne peut pas récupérer le terrain sur lequel ont été construits les 60 logements, bien que ce dernier (le terrain) est grevé par l'article 14 de la même convention qui stipule que «le présent prêt consenti par le préteur est garanti par hypothèque qui grève l'assiette de terrain et les constructions qui y sont édifiées».