Suivant ce qui est devenu pour eux un scénario bien appris, quelque 200 citoyens ont marché hier à Bouira pour réclamer leurs fusils confisqués au début de la décennie noire pour des raisons de sécurité. Partis dès 9h de la place des Martyrs, ils ont défilé le long de la rue Larbi Ben M'hidi dont ils ont fortement perturbé la circulation avant d'aboutir au siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in de plus d'une heure.Ils voulaient, comme chaque mardi depuis plus de deux ans, parler au wali, mais la délégation composée de six personnes qu'ils avaient envoyée n'a été reçue que par le chef de cabinet qui, pour toute réponse à leur revendication, a fait savoir que le ministère concerné sera saisi par écrit sur ce sujet. Naturellement, les manifestants s'attendaient à cette réponse pour leur avoir toujours été donnée sans résultat. Aussi ont-ils exprimé la menace de tout bloquer et de tout casser sur leur passage à la prochaine marche de protestation. Notons qu'ils sont quelque 7500 dans la wilaya de Bouira à réclamer leurs armes confisquées par la Gendarmerie nationale. Certains prétendent avoir la preuve que ceux de Tazmalt ont reçu leurs fusils des mains des gendarmes auxquels elles avaient été remises au début des troubles qui ont marqué la dernière décennie. Cette révélation a mis les citoyens désarmés dans une grande colère. Ils ne comprenaient pas qu'il y ait deux poids, deux mesures pour des citoyens exprimant une même revendication, celle de la restitution de leurs armes. D'où la menace de recourir à la violence la prochaine fois, car ils pensent revenir plus nombreux.