Un collectif de militants politiques, associatifs, syndicalistes et de personnalités de la société civile appelle à une grande manifestation en juin pour dire non à l'extrême- droite et à ses idées «qui se propagent jusqu'au gouvernement». Ils estiment que depuis maintenant plusieurs mois le constat est criant de voir que «le climat politique et social en France, comme partout en Europe et dans le monde est de plus en plus imprégné par l'extrême droite et ses idées. Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous appelons à une réaction forte, unitaire et rassembleuse, pour réaffirmer notre combat commun contre l'extrême droite, ses idées, et toutes celles et ceux qui participent à sa propagation». Dépassant le sol français, le tour d'horizon se veut un regard mondial sur ce qui s'est passé ces dernières années et dont la France pourrait être le nouveau jouet de l'hydre extrémiste de droite : «De Bolsonaro à Trump en passant par Orban et Salvini, nous assistons à une offensive raciste et réactionnaire particulièrement inquiétante pour l'avenir de la planète. En France, cette offensive raciste a pour corollaire la multiplication des politiques sécuritaires, liberticides et anti-sociales.» Les signataires reprochent au gouvernement et «ses quatre vigies Darmanin, Vidal, Blanquer et Schiappa», (respectivement ministres de l'Intérieur, de l'Enseignement supérieur, de l'Education nationale et de la Citoyenneté) d'alimenter le rythme extrémiste depuis des mois : «De la loi sécurité globale à la loi sur le séparatisme en passant par la chasse à l'islamo-gauchisme et la suppression de l'Observatoire de la laïcité, ce quinquennat accumule les gages à destination de l'extrême droite, en reprenant ses éléments de langage mais aussi certaines de ses propositions. Quand on souffle sur des braises incandescentes et qu'on passe son temps à attiser les haines, cela a des conséquences concrètes. Cela peut même conduire au pire.» «UN CAP A ETE FRANCHI» L'appel cite des attentats comme celui contre la mosquée de Bayonne, l'envahissement du Conseil régional d'Occitanie par l'Action française, le saccage d'une librairie et l'attaque de la marche lesbienne à Lyon par des identitaires, les polémiques sur le prétendu islamo-gauchisme et le prétexte de groupes de parole entre personnes discriminées pour attaquer l'UNEF ou s'en prendre à la candidate aux élections régionales en Île-de-France, Audrey Pulvar : «Un cap supplémentaire vient d'être franchi. En moins de 72 heures, un néo-nazi voulant mener un attentat contre la mosquée du Mans a été arrêté, la mosquée de Nantes a été, elle, incendiée, et le centre culturel islamique de Rennes a été recouvert de tags islamophobes. Un appel de militaires factieux, s'appuyant sur la chasse aux sorcières lancée par des membres du gouvernement, est diffusé par l'hebdo d'extrême-droite Valeurs Actuelles et est soutenu par Marine Le Pen sans réaction d'Emmanuel Macron ni que gouvernement ne porte plainte devant la justice.» Face à ce qu'ils disent ne plus pouvoir accepter, les signataires de l'appel adressent «aux associations, syndicats, collectifs, partis qui partagent le fond de cet appel pour qu'ils se réunissent». Pour empêcher cette dérive d'emporter la société aux prochaines élections Lyon De notre correspondant Walid Mebarek Advertisements