Le récent forfait de Abdelnacer Ouadah, qui a fait l'impasse sur la rencontre Algérie-Rwanda (1-0) le 27 mars dernier à Oran, relance le débat sur la présence des joueurs professionnels en équipe nationale. Derrière le renoncement du milieu de terrain d'Ajaccio à porter de nouveau le maillot de l'équipe d'Algérie, il y a beaucoup de non-dits. Au moindre petit problème qui surgit en cours de route, les réminiscences du passé refont surface, sont gonflées à l'excès et débouchent, automatiquement, sur des incompréhensions de part et d'autre. Pourtant, que de chemin parcouru ces dernières années par la fédération par rapport à ce problème qui a longtemps empoisonné les relations FAF-joueurs professionnels. Depuis l'arrivée de la nouvelle équipe fédérale en place, le dossier a connu une très forte avancée grâce aux efforts déployés par la fédération. Bien sûr, cela n'effacera pas facilement le calvaire qu'ont vécu des générations de footballeurs algériens qui vivaient et jouaient en France. Ils ont payé des billets d'avion, de train et de taxi de leur poche, n'ont pas été remboursés, ont fait toute une gymnastique pour trouver une réservation, n'ont pas eu, ici, la considération qu'ils méritaient après avoir bravé l'interdit de leur club à rejoindre la sélection de leur pays ; ils ont été sélectionnés, sont venus et n'ont pas été alignés souvent sans recevoir la moindre explication. Karim Maroc, par exemple, a pratiquement bousillé sa très prometteuse carrière (professionnelle) en répondant à l'appel de l'Algérie dans les années 1982. D'autres, un peu moins que lui ont mis en danger leur gagne-pain en se présentant aux regroupements, stages et matches. Plus près de nous, Salem Harchèche et Omar Cherif Belbey ont été obligés de mettre entre parenthèse leur carrière après les graves blessures subies lors des rencontres officielles (Algérie-Namibie, pour le premier et Mali-Algérie, pour le second). Ces (mauvais) exemples ont bien sûr déteint sur des professionnels algériens. Depuis, la situation s'est nettement améliorée, comme le reconnaissent en premiers les concernés. En trois ans, la fédération a renoué le contact avec les professionnels, leur club a amélioré l'intendance, les histoires de billets, réservations, assurances, primes et même de délais de déplacement sont rangés dans l'armoire. Ceux qui refusent, pour une raison qui les regarde, de répondre à la sélection, ont-ils le droit de faire un mauvais procès à l'Algérie et à la fédération ? Lorsque certains professionnels ont exigé de la fédération que la sélection soit confiée à un entraîneur européen, elle s'est exécutée.Traiter (tous) les entraîneurs d'incompétents est une parade trop facile pour justifier l'injustifiable. Ceux qui intoxiquent les joueurs, ce sont très souvent des joueurs, ne gagnent rien au change. L'équipe nationale survivra à tous les joueurs.