Le séisme qui a frappé, le 22 novembre 2020, la région de Aïn Bouziane et d'El Harrouche, à moins de 60 km au sud de Skikda, semble n'avoir pas duré que quatre petites secondes, mais perduré plutôt huit mois durant. Qu'on en juge : le CEM Mohamed Saboua, dans la commune d'El Harrouche, qui a été assez endommagé par la secousse tellurique est toujours fermé. Son personnel, ses enseignants et ses 800 élèves, transférés ailleurs, continuent depuis de vivre le calvaire en dépit des promesses faites par les responsables locaux et nationaux, dont Kamel Beldjoud, ministre de l'Intérieur, himself ! «Notre CEM a été assez endommagé et les expertises faites par le CTC avaient recommandé l'évacuation des lieux. C'est vrai que le risque était patent», témoignent des enseignants. C'est alors que les autorités locales ont décidé de fermer le collège et de dispatcher les élèves vers deux établissements pour leur permettre de poursuivre leur scolarité. Lors de son inspection de l'école au lendemain du séisme, le ministre de l'Intérieur avait tenu à préciser que c'était là une «fermeture temporaire», or, le temporaire a la peau dure, comme le confirment des parents d'élèves. «On nous avait promis que cette situation n'allait pas tarder et que des travaux de réhabilitation de l'enceinte scolaire allaient être entamés dans les meilleurs délais pour permettre aux élèves de regagner leurs classes», rajoutent des parents d'élèves. Malheureusement, ces travaux n'ont jamais été entamés et l'état déplorable de l'établissement garde à ce jour les cicatrices, creusées par le séisme du 22 novembre. Les parents, comme les enseignants d'ailleurs, ne cachent pas leur désillusion et rapportent qu'une régression relative aurait été relevée dans les résultats scolaires de leur progéniture, sans parler des conditions difficiles de leur scolarité dans les deux autres établissements vers lesquels ils avaient été orientés. «L'un de ces deux établissements n'est en fait qu'une école coranique dépendant de la mosquée Ibn Abdelaziz qui ne dispose pas des mêmes conditions de scolarité d'un CEM. Au début, on a accepté cette situation, car on nous avait donné moult promesses qui tardent encore à se concrétiser. Aujourd'hui, on est en droit de nous inquiéter du sort qui sera réservé à nos enfants lors de la prochaine rentrée des classes», rajoutent des parents d'élèves. Le corps enseignant vit lui aussi les mêmes contraintes et lance un appel aux pouvoirs publics de réagir pour le bien de pas moins de 800 élèves. Advertisements