Il ne se passe pas un jour sans que quelqu'un crie au voleur de son portable. Pas plus tard que jeudi dernier, un jeune, assis en compagnie d'un ami, s'est vu subtiliser son cellulaire qu'il tenait sur ses genoux. Salim, son compagnon, raconte: «Un jeune s'est approché de nous et, en un éclair, s'est saisi du portable puis couru à toute vitesse. Nous avons essayé de le rattraper, mais peine perdue. Il était plus rapide que nous». Saïd, un directeur d'école, abonde dans le même sens : «J'étais en train de communiquer avec un ami quand tout à coup un jeune m'a arraché l'appareil pour s'éclipser ensuite. Il a tourné au coin de la rue et rejoint un acolyte qui l'attendait avec un motocycle». Un prof d'université, ayant oublié la vitre de son véhicule baissée et son cellulaire déposé sur le siège, a eu la désagréable surprise de s'apercevoir l'instant d'après que son téléphone avait disparu. Bien sûr, tous ceux qui furent victimes de ce genre de vol ont déposé plainte contre x. Certains disent que s'ils rencontrent le voleur ils le reconnaîtront facilement. Malheureusement, les voleurs ne se font jamais prendre vu que ce sont eux qui guettent et épient leurs victimes. Ils agissent quand ces dernières sont distraites ou occupées par quelque activité. Généralement, le voleur a un complice, dont le rôle est de détourner l'attention de l'éventuelle victime, en attirant son attention sur quelque chose d'anodin. L'exemple le plus répandu vise les conducteurs de véhicules. Le motocycliste le serre d'un côté comme s'il le gênait, tandis que son acolyte s'empare du portable ou de n'importe quel objet déposé sur l'un des sièges. Interrogé sur la destination des cellulaires volés, un connaisseur nous apprend que pour effacer toute trace, on fait appel à un professionnel qui change la configuration de l'appareil, de sorte que plus personne ne retrouve la trace. Ce que rapporte la vente des téléphones portables, selon certains, est destiné à l'achat de psychotropes ou de produits hallucinogènes. Mais savent-ils au moins qu'ils violent l'intimité des gens en prenant possession de leur portable qui contient des photos de famille et des informations personnelles ? De cela, ils n'en ont cure ! A voir le nombre de chômeurs qui hantent les espaces publics ou qui enfourchent des vélomoteurs à la recherche d'une «proie» à détrousser, on comprend vite le malaise qui ronge cette frange de la société. Une jeunesse qui, faute de mieux, vole, agresse, ou se drogue. Finalement, pourquoi les témoins qui assistent médusés à ces vols à l'arraché ne se manifestent pas pour dénoncer les coupables? Beaucoup redoutent des représailles de la part de ces énergumènes ou de leurs acolytes, raison pour laquelle ils se calfeutrent dans un silence complice. Ce qui encourage les malfrats à persévérer dans leurs méfaits. Advertisements