Constat Le phénomène a pris des proportions alarmantes. Voleurs et receleurs trouvent leur compte en écoulant leur butin dans un marché juteux, allant parfois jusqu?à attenter à la vie d?autrui. Djezzy vient de célébrer en grande pompe le 2 millionième abonné, et Algérie-Telecom met le paquet pour atteindre le mythique chiffre de un million dans les jours à venir, mais on ne connaîtra sans doute jamais le chiffre des téléphones portables volés à la tire, même si au niveau de la seule sûreté de wilaya d?Alger, l?on énumère quelque 5 000 plaintes enregistrées pour l?année 2003 (on évoque le chiffre effarant de 10 000 pour tout le territoire). Ces vols se déroulent souvent dans la violence entraînant parfois même mort d?homme. Plusieurs personnes ont commis le geste d?exhiber leur mobile sous les yeux de voleurs sans foi ni loi, agissant le plus souvent sous l?effet de barbituriques et qui ne reculent devant rien, quitte à asséner des coups mortels à leurs victimes avant disparaître dans la nature. Aujourd?hui, ni Djezzy, ni AT, ni l?autorité de régulation ne disposent d?autres moyens de répliques, autre que le blocage systématique de la carte SIM, l?appareil étant donc facilement recyclable dans les marchés à puces. Avec l?avènement de la téléphonie mobile en Algérie, une nouvelle criminalité fait ainsi des ravages : «le mobile connexion». Une sorte de réseau de voleurs qui usent d?astuces de tout genre pour détrousser leurs victimes, ne leur laissant pratiquement aucune chance. Les voleurs ont leurs techniques, les potentielles victimes ont les leurs. Les premiers activent en solo ou en groupe, principalement dans les petites artères ou les impasses, épient le passage d?une jeune fille, d?une dame ou d?un homme pouvant constituer une proie facile. Ils préparent minutieusement un véritable guet-apens. Les seconds, eux, font tout pour ne pas exhiber leur gadget au vu et au su de tout le monde, mettent leur téléphone en mode vibreur, donc inaudible au moment de la sonnerie et surtout prient pour ne pas être pris dans le traquenard. Ainsi, ce qui était, au fil des années, un moyen de première nécessité, est devenu malheureusement un objet à risques qu?on porte sur soi, surtout que le téléphone portable est l?objet qui se recycle rapidement. Au niveau de la sûreté de wilaya, on évoque carrément «une situation alarmante». Les chiffres sont assez exhaustifs : plus de 10 000 plaintes ont été enregistrées durant l?année 2003 à travers les quatre coins du pays. Autant de victimes ont dû ainsi bloquer leur cartes SIM au niveau de leur opérateurs (Djezzy et AT) et ce n?est donc pas sorcier pour le deviner, 10.000 «faux» téléphones sont automatiquement recyclés dans les marchés à puces, où sans factures et sans la moindre formalité, ils trouvent preneurs.