Intitulée «Summer Art», cette exposition de peinture collective regroupe certes des artistes peintres confirmés, mais également des artistes amateurs qui font leur baptême du feu. Les participants aux différentes tendances artistiques exposent une quarantaine d'œuvres avec une moyenne de 4 à 5 tableaux par artiste. Le public peut découvrir lors de cette exposition de peinture collective le travail de la jeune autodidacte Raja Ouslimane. Elle qui se plaît à présenter une cité, avec son bâti ancien, peuplé de personnages colorés de dos, des silhouettes de femmes emmitouflées dans des tenues en chèche multicolores ou encore des hommes drapés d'un burnous et d'un tarbouche rouge se prosternant de dos pour accomplir le rituel de la prière. Architecte de formation, Raja Ouslimane nous explique que la silhouette répétitive est la représentation picturale du sentiment d'engourdissement que cause «une société mono-culturel et générique, comme celle dans laquelle nous vivons. Dans le sens où on devrait tous se ressembler, avoir les mêmes idées et se comporter de la même manière. Surtout lorsque il s'agit de la religion où on se retrouve dans une sphère de foi purement démonstrative et pas plus, peu importe notre choix, on est automatiquement stigmatisé. Cette monotonie aride était probablement à un certain point de l'histoire nécessaire pour formuler et établir une identité algérienne unie. Aujourd'hui, cela nécessite une réflexion profonde. Nous sommes un peuple qui se bat encore contre sa propre volonté d'idéologiser la vie. Parce que nous sommes attirés par la simplification excessive et ce n'est pas étonnant que la complexité du monde et de la vie est intimidante. Et encore, il existe une sorte de sécurité sociale dans l'appartenance à un groupe. Ce besoin de sécurité puise cette origine de l'histoire de l'évolution de l'espèce humaine. Néanmoins, il est clair que la réponse à la problématique de l'humanité et de la vie, c'est l'individualité, l'intégrité et la liberté de l'individu. Nous sommes la génération qui va certifier avoir vu, avoir entendu et avoir vécu la chute. Et j'ai peur que je n'aurais qu'à témoigner de cela à travers mes œuvres», éclaire-t-elle. Concernant sa palette de couleurs variées, elle précise que ce n'est pas un rituel pour elle que de sélectionner ses couleurs avant de commencer une toile. Généralement, elle est intuitive par rapport à cela. Dans des cas très spécifiques, elle sélectionne une toile d'un des artistes qu'elle admire et elle essaye de mimer à sa manière l'atmosphère tissée à travers ses choix colorimetric.De son avis, c'est un bon exercice. Pour rappel, Raja Ouslimane est détentrice depuis 2019 d'un master II en architecture et urbanisme de l'université Saâd Dahleb de Blida. Son don pour le dessin remonte à l'école primaire. Au cours de 2020, elle a collaboré avec une boutique de chaussures, de sacs italiens et a lancé une collection de sacs en cuir peints à la main. Ce travail lui a permis d'allier son amour de l'art et sa formation d'architecte afin de promouvoir notre patrimoine architectural national. Radja n'a pas une thématique précise pour l'art. Elle peint son vécu. Elle passe d'une période à l'autre, d'un thème à l'autre sans ambages. Dans une approche totalement différente, Nada Maissoune Bechichi propose des dessins sur verre, créant parfois des formes insolites et des contrastes uniques. Pour sa toute première exposition de peinture, elle exhibe quatre œuvres, réalisées il y a tout juste deux mois. Le regard se laisse happer par ce tableau floral, ce miroir arabesque ou encore par cette murale mandala colorée. Celle-ci se déclinant sous forme florale se présente comme une figure géométrique circulaire qui se compose de motifs symétriques et équilibrés. La mandala est bien plus qu'un simple dessin. Il s'agit en fait d'une représentation symbolique de l'univers, de la pureté intérieure et de la divinité. Cette autodidacte, par excellence, a abandonné le milieu professionnel bancaire depuis cinq ans pour s'adonner à sa passion de toujours, à savoir la peinture. Difficile mais elle compte bien en faire son métier. Nada tient à préciser qu'elle ne fait jamais du copier-coller mais elle part, plutôt d'une idée donnée pour aboutir à une œuvre finale. A ces deux artistes, vient s'ajouter Hani Bensaci, un autre artiste peintre autodidacte qui expose ses œuvres depuis 2009. Pour la circonstance, il exhibe cinq tableaux représentant des paysages marins, des natures mortes ainsi que la Casbah d'Alger . Il ne lasse pas de reproduire des marines contemporaines avec cette exactitude au niveau des couleurs es couleurs de la mer et du coucher du soleil. Ce mordu de peinture nous confie qu'il lui arrive parfois d'immortaliser ses coups de cœur avec son appareil photo pour ensuite les coucher sur sa toile. Il s'appuie également sur d'anciennes cartes postales pour reproduire un lieu ou une situation donnée. Advertisements