La campagne de récolte de liège version 2021, dans la wilaya de Béjaïa, a été lancée depuis le début du mois de juin. Elle se poursuivra jusqu'à fin septembre. «Nos prévisions de production sont de l'ordre de 6000 quintaux, mais nous pourrions facilement dépasser ce seuil. Le bilan s'annonce plutôt prometteur, en tous cas largement supérieur à la moyenne de ces cinq dernières années», a déclaré un responsable de la Conservation des forêts, indiquant que la campagne se déroule dans de bonnes conditions, même si elle est quelque peu perturbée par les récents incendies. L'unique pierre d'achoppement, dont on n'a pas trouvé de solution durable, précise-t-on, réside dans le déficit en main-d'œuvre qualifiée. Cela compromet quelque peu l'optimisation des rendements et rend difficile l'atteinte des objectifs escomptés, déplore-t-on. Notre interlocuteur relève, par ailleurs, l'infestation de la subéraie dans des limites modérées par le Lymantra Dispar, un insecte qui accomplit une partie de son cycle biologique dans l'écorce du chêne liège. Ce ravageur à fort potentiel de nuisance au stade larvaire, engendre un dépérissement des végétaux hôtes et induit une baisse de production de liège. Forte d'un parcours de près de 60 000 hectares, localisée essentiellement dans les massifs forestiers d'Akfadou, Toudja, Taourirt Ighil et Béni Ksila, la subéraie n'en subit pas moins les coups tordus d'une pratique sylvicole clandestine, le démasclage en l'occurrence. Tout aussi illégal et préjudiciable, l'abattage du chêne liège inflige annuellement des pertes considérables à la subéraie. Les arbres sont massacrés à la tronçonneuse pour en faire des «pieds droits», très convoités dans le secteur du bâtiment. Le bois du chêne-liège ainsi prélevé est aussi prisé comme combustible domestique et recherché en menuiserie pour en faire du mobilier, des meubles et autres articles d'ameublement . En si petit nombre et délestés depuis la décennie noire de leur statut de police judiciaire, les agents de la Conservation des forêts sont réduits à constater l'étendue des dégâts. Les dégâts sont aussi occasionnés par les incendies de forêt, qui ponctionnent régulièrement le territoire subéricole. Les conditions hygrométriques très favorables potentialisent l'intensité des sinistres, qui se font toujours plus violents et plus dévastateurs. Le déclin de la subéraie est une réalité amère et préoccupante. Les pertes ne sont que partiellement compensées par les jeunes plants mis en terre dans le cadre du Plan national de reboisement (PNR), lequel est mis en branle il y a une vingtaine d'années déjà. Advertisements