Il va falloir voter. Cette fois pour des maires, échelons secondaires en Algérie, car le code communal a été ainsi conçu par l'Exécutif, un wali, nommé par la Centrale et ses accointances verticales, peut congédier un maire, élu par la population, au détour d'un mauvais café ou d'une mauvaise humeur. La reconstruction attendue de la pyramide des pouvoirs, contre-pouvoirs et de l'édifice institutionnel dans son ensemble, sur l'idée de moins d'administratifs et plus d'élus proches des populations, n'aura donc pas été faite par la nouvelle Algérie, et d'ailleurs pas même tentée, il s'agit surtout de donner l'image d'un pays qui fonctionne selon des préceptes démocratiques, même si on sait que les vrais dirigeants ne sont pas soumis au vote. Mais le président Tebboune adore les élections et on ne sait pas ce qu'il aime d'autre à part l'Allemagne, l'armée et l'algèbre, juste qu'il déteste les médias qui ne sont pas sous sa coupe, n'aime pas l'internet et l'opposition, détestant les sorties sur le terrain, la seule qu'il a effectuée depuis sa nomination ayant été celle de deux hôpitaux militaires et civils à Alger au lendemain des incendies meurtriers de cet été. Mais il a convoqué le corps électoral qui en a reçu la demande, ou plutôt l'ordre de mise en route, habitué à être appelé pour cautionner des choix auxquels il n'a pas jamais été associé. C'est bien dommage, l'Algérien(ne) aura montré, à travers la crise du médicament, de l'oxygène ou des feux de forêt, qu'il est autonome, peut se constituer en réseau d'aide et rivaliser, voire supplanter les structures de l'Etat sur l'efficacité et la vitesse. Aujourd'hui qu'on lui demande de venir signer pour parachever l'édifice institutionnel auquel il n'a pas été associé, ni dans son plan ni dans son fonctionnement, que va-t-il faire ? Une partie va boycotter, une autre va voter. Avec des chiffres à la fin. Qui disent quoi ? Qui disent qu'on est 40 millions et que les boîtes, même en verre, sont trop petites pour qu'on rentre tous Advertisements