La première session ordinaire de l'APW de l'année 2005, qui s'est déroulée les 12 et 13 avril, a vu les élus livrer une empoignade plutôt timide aux directeurs de l'exécutif. Les interventions ont laissé dubitatif plus d'un et n'ont presque à aucun moment été à la hauteur de la complexité et de la diversité des énormes chantiers mis en stand-by, en raison des fortes intempéries, et l'urgence de leur mise en œuvre, les rapports de l'administration locale inhérents aux points inscrits à l'ordre du jour offrent le mérite de la ponctualité des chiffres et statistiques se rapportant aux projets réalisés ou en voie de l'être. Mais force est de reconnaître aussi qu'il serait irrationnel que l'on vienne à éluder les dossiers lancinants de l'heure. Et dire que la froideur des chiffres est là pour rafraîchir les mémoires sur l'étendue des désastres occasionnés par les intempéries qui ont davantage accentué le désarroi et la précarité de la population : 130 milliards de dégâts dans le secteur des travaux publics, 28 milliards de centimes dans l'agriculture et 400 millions de centimes concernant Sonelgaz. Il est à souligner qu'à cet effet les programmes mis en œuvre ont laissé transparaître une nuée de carences et de dysfonctionnements, en dépit des budgets colossaux investis. Sinon comment appeler autrement l'incongruité qui aura consisté à multiplier les bricolages et les tâtonnements sur de nombreux tronçons routiers de la wilaya lorsque ceux-ci nécessitent une totale rénovation ? L'absence d'une politique claire de prévention et de lutte contre les inondations, la récurrence des glissements de terrain dont 5 sur la RN 5 A, les affaissements des chaussées, les coupures fréquentes du courant électrique, la détérioration de conduites et canalisations de gaz sous l'effet des crues torrentielles, le retard pris par le projet de raccordement des 8 communes sélectionnées au réseau de gaz de ville ainsi que les nuisances sonores et la pollution qui accablent les riverains suite à la mise en service des 45 carrières dont 24 dans la commune de Aïn Melouk sont autant de problèmes qui interpellent les pouvoirs publics sur l'impératif de leur prise en charge. Paradoxalement, tout ce maelstrom de problèmes n'a que très peu ému les élus qui entretiennent l'illusion d'être dans l'opposition tout en faisant étalage d'un discours démagogique. Dans son intervention, le wali, Djamel Eddine Salhi, dira en substance qu' « à la faveur d'une pluviométrie record, l'année 2005 verra le lancement de tous les projets sectoriels ainsi que ceux inscrits au titre du programme complémentaire après avoir dressé un état des lieux et balisé le terrain devant mener au développement effectif de la région ». Au registre des satisfactions, il y a lieu de noter qu'en dépit de la réticence des promoteurs à souscrire aux projets de construction de logements, 140 unités ont été réalisées et 400 sont en voie d'achèvement avec un taux d'avancement de plus de 50%, sachant que le quota à réaliser pour l'année 2005 est de 1020 unités, dont 562 seront attribuées avant la fin de l'année en cours. 1000 logements ruraux ont été réalisés de 2002 à fin 2004, 601 aides au logement rural ont été accordées à ce jour et 500 logements sociaux seront distribués prochainement. Le P/APW, Amar Had Messaoud, dira : « Le projet de réalisation de 3500 logements durant l'année 2005 (toutes formules confondues) est en pleine expansion alors qu'on vient à peine de boucler le premier trimestre. » Par ailleurs, et en dehors de quelques élus (Islah) qui ont bruyamment exigé le bilan d'exécution des recommandations prises lors de la dernière session de l'APW (12 et 13 janvier) et tenté de percer le secret de l'investissement privé, ou encore un élu du Parti des travailleurs qui a évoqué l'EMAC de Chelghoum Laïd (ex-Somaco) et la société des faïenceries de Mila (Sofem), le reste des interventions n'a que très chichement emballé les débats, pour ne pas dire qu'elles étaient anesthésiantes. Afin de battre en brèche les faux investisseurs et la spéculation abusive sur les poches foncières, le wali, de son côté, martèlera dans une réaction épidermique que, désormais, tous les dossiers portant sur l'investissement privé seront centralisés au niveau de la wilaya. « Les postulants seront dorénavant astreints à des critères professionnels et financiers rigoureux. » Concernant le secteur de l'industrie et des mines, les rapports présentés par la wilaya de l'APW se joignent sur le fait que les efforts et les sacrifices consentis dans ce domaine se sont traduits par une meilleure couverture en électricité rurale (98%) et en gaz naturel (28%).