A Mostaganem, après le tuf des oueds et le sable des plages, qui ont été surexploités illicitement, ce sont à présent les forêts, lieux à l'abri des regards et moins surveillés, que se tournent les voleurs de sable sans foi ni loi, en profitant de la pandémie et du confinement. En effet, des forêts s'érodent comme c'est le cas dans la partie est de la wilaya de Mostaganem, plus précisément les forêts de Sedaoui, Ghamra et Oued Romane. De nombreux habitants, à proximité des lieux et autres agriculteurs, en témoignent : «De jour comme de nuit, mais surtout à la tombée de la nuit, la mafia vient avec des tracteurs, parfois avec des chariots tirés par les bêtes de somme pour se frayer facilement un chemin dans la forêt. Cette extraction effrénée et irrationnelle a engendré des dommages considérables sur le plan environnemental.» Ce produit indispensable au béton est revendu à des constructeurs peu scrupuleux. Dans de nombreux endroits, son extraction abusive met en péril la forêt et participe à l'érosion qui fragilise leur rôle de protection des arbres. Son extraction incontrôlée pourrait même conduire à la disparition des arbres centenaires, du fait que le sable fait partie d'un écosystème. D'ailleurs, mêmes les espèces sont mises en danger. Une simple virée sur les lieux suffit pour constater l'étendue du désastre, où on remarque que des dunes ont complètement disparu. «Le problème est que cette pratique perturbe fortement l'écosystème et réduit ses forêts à peau de chagrin», déplore-t-on. «Il existe un vrai marché de sable en ligne, et la demande est forte. Plusieurs tonnes de sables sont volées chaque année», explique un agriculteur. En dépit de cette bombe à retardement écologique, cette mafia de sable n'est presque jamais inquiétée. Le trafic continue toujours. Les voleurs, pour échapper à tout contrôle, utilisent les pistes et routes rurales. Toutefois, si les services concernés ne réagissent pas au plus vite, les conséquences risquent d'être irrémédiables», alerte-t-on. Advertisements