Nos sols n'arrivent plus à retenir l'eau. Les premières fortes pluies ont tassé la surface, rendant les terres presque imperméables. Et afin de limiter les dégâts en milieu urbain, il faut tout simplement réduire les causes et les facteurs aggravants des inondations. A cet effet, Mme Aroua recommande, en premier lieu, de veiller à implanter les établissements humains urbains et ruraux loin de leur site d'occurrence et de l'espace de parcours de l'eau tels que les lits mineurs et moyens des oueds. Il est également nécessaire, selon elle, de restituer à l'eau son espace naturel en préservant ou restaurant les cours d'eau et lacs naturels qui ont été asséchés ou déviés. «Il est aussi important d'éviter la propagation de l'eau excédentaire en permettant au sol de conserver un niveau de perméabilité optimal et stocker ou drainer les eaux pluviales vers des bassins ou des espaces verts», assure-t-elle. Cela contribuera à prémunir le milieu urbain contre les effets dévastateurs des inondations tout en contribuant à l'amélioration du cadre de vie et sa valorisation paysagère. Enfin, Mme Aroua assure qu'il est impératif d'adapter l'aménagement territorial et urbain au contexte climatique, hydrographique et géomorphologique local. «De ce fait, le minimum requis est de veiller à la cohérence de la planification territoriale et urbaine avec la planification hydrique», ajoute-elle. Expliquant que la planification territoriale et urbaine doit prendre en compte la dynamique et la géographie de l'eau, élargir l'horizon temporel et territorial des études prospectives, intégrer et renforcer la participation de l'ensemble des acteurs locaux y compris les habitants. «D'ailleurs, dans le cadre de nos recherches académiques, nous avons développé une Charte urbaine de l'eau qui prend compte du cycle de l'eau et s'appuie sur l'intersectorialité, l'intercommunalité et la participation citoyenne», confie-t-elle. De son côté, Saci Belgat estime que la bétonisation doit être interdite, et sous aucun prétexte, des bassins versants – les végétaliser et procéder à la construction d'ouvrages de défense et restauration des sols et de protection, et encourager l'agroforesterie et l'arboriculture fruitière de montagne. Le spécialiste recommande également de rendre les terres steppiques à l'élevage en consacrant, au plan juridique, un statut sur le pastoralisme et la gestion pastorale raisonnée des steppes. «Il faut savoir que c'est le végétal par sa frondaison, feuillage, branches, tronc et ses racines qui constitue un réseau dense de transport et de circulation de l'eau de pluie de la couverture sols vers les nappes – en sorte la végétation aussi bien herbacée qu'arborée diminue le ruissellement de l'eau et donc l'érosion des sols», explique-t-il. Il s'agit la, selon lui, du moyen le plus efficace que la nature a créé pour le maintien de son équilibre écologique. Advertisements