Imposé par la crise sanitaire, l'arrêt du trafic aérien a été une aubaine pour l'Entreprise de gestion des structures aéroportuaires (EGSA) de Constantine pour procéder à l'aménagement de l'aéroport de Sétif. Ainsi, les circonstances précitées arrangent l'entreprise désignée. En l'absence de mouvement des voyageurs, celle-ci (l'entreprise s'entend) a bouclé les travaux dans les temps et permis à la structure de faire peau neuve. Opérationnel depuis mars dernier – date de sa réception – l'infrastructure attend impatiemment la reprise du trafic. L'EGSA, qui a injecté plus de 290 millions de dinars sans les équipements, devrait patienter pour amortir et rentabiliser ses investissements. Il est à rappeler que l'aéroport de Sétif vient de doubler ses capacités d'accueil, lesquelles passeront de 250 000 passagers/an à plus de 450 000. Il permettra aussi de traiter simultanément trois vols. L'effort consenti par l'EGSA se traduit par la mise en place de 10 banquettes d'enregistrement. Les filtres de la PAF (départs) sont au nombre de 8. L'arrivée internationale, disposera de 11 boxes, dont un est dédié aux handicapés. La superficie de l'embarquement international gagne de l'espace, mesure désormais 1077 m2. Agrandi, le hall des arrivées internationales de 1297 m2 bénéficie de deux carrousels neufs. Il est en outre garni de huis locaux commerciaux, quatre bureaux de compagnies aériennes et une agence bancaire. Pour rappel, l'aménagement de l'aérogare renforce les grandes opérations réalisées à l'aéroport disposant d'un ILS (Instrument Landing System, un moyen de radionavigation utilisé pendant les conditions climatiques difficiles) d'un taxiway et d'un parking en mesure de recevoir huit avions en même temps. Retour sur investissements Le retour sur les investissements consacrés dans une infrastructure desservant un bassin de plus de 7 millions d'habitants de Sétif, Bordj Bou Arréridj et d'une partie des wilayas de Mila, M'sila et Béjaïa est subordonné à une meilleure exploitation de l'espace. Il est donc tributaire de l'ouverture de nouvelles lignes vers la Turquie, la Chine, l'Espagne et la Tunisie – principales destinations de tout un bataillon d'opérateurs économiques de Sétif et de BBA, deux bases industrielles de premier ordre, singulièrement en plasturgie, électroménager, électronique, pneumatiques, pièce détachée, produits alimentaires, et céramique, pour ne citer que ces segments. Une infrastructure très rentable, néanmoins, l'espace demeure fermé. Au grand dam des gestionnaires de l'EGSA qui ne va pas amortir ses investissements de sitôt, du voyageur lambda et des hommes d'affaires de l'une des plus dynamiques régions du pays : «Avec son énorme potentiel, l'aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif est un facteur de croissance de premier plan. Il faudrait tout mettre en œuvre pour relancer son activité devant impacter l'économie de la région. Dépassant 15 générateurs de production d'oxygène médical, l'importante commande, initiée par des opérateurs économiques de la région, aurait pu passer par l'aéroport de Sétif où on aurait pu aussi gagner du temps et permettre à la structure d'enregistrer des recettes substantielles. On ne l'a pas fait, dommage !», révèlent à El Watan des opérateurs économiques de Sétif attendant avec impatience la fin du monopole sur le trafic aérien et la réouverture d'un aéroport faisant face à un manque à gagner se chiffrant en milliards. Advertisements