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«Le temps ne fait que nous aider à mieux supporter la perte des êtres chers» Fouzia Laradi. Ecrivaine, poétesse et attachée culturelle à l'Etablissement Arts et Culture
En hommage à son défunt époux, la célèbre poétesse et écrivaine, Fouzia Laradi, a choisi la poésie pour consolation. Elle a publié aux éditions El Fairouz un recueil de poésie émouvant intitulé «Kamel, le passé et l'éternel». Elle évoque le deuil à travers trois langues qui déploient les états d'âme qu'induisent la perte d'un être cher. Dans cet entretien Fouzia Laradi nous éclaire davantage sur son ressenti face à la mort et sur ses projets futurs. – Votre dernière publication, Kamel, le passé et l'éternel est un recueil de poésie, consacré à votre regretté époux, décédé en 2018. On remarque que votre poésie, dans ce titre, se concentre entièrement sur cette mort tragique et inattendue à la fois… Effectivement. Tout le recueil lui est consacré. C'est un hommage que j'ai voulu lui rendre. Il n'était pas seulement mon époux. Il était mon ami, mon confident et celui qui me tenait la main dans mes moments de doute, de peur ou de faiblesse. D'ailleurs, tous ceux qui ont approché notre couple le savent très bien. Il était souvent présent à mes côtés, m'encourageant à avancer. Cela ne veut pas dire qu'on n'a pas eu des hauts et des bas comme tout le monde. Au contraire, nous avons passé parfois par de sérieuses turbulences, la plupart du temps, totalement étrangères au vol de notre couple. Mais notre amour réciproque, et notre respect mutuel, nous ont toujours aidés à traverser leurs secousses à chaque fois indemnes. C'était un grand Monsieur, avec un vrai cœur d'enfant. Sa disparition subite m'a carrément bouleversée. Quelques jours de fatigue, et il s'en est allé vers l'au-delà. Ni lui ni moi n'avons soupçonné un seul instant que c'était le moment du départ final. C'est vrai que nous savons tous que la mort fait partie de la vie, et que c'est peut-être l'unique vérité absolue. Qu'elle est là et qu'elle nous guettent quelque part, et peut nous surprendre à tout moment. Mais quand elle nous frappe férocement dans le cœur, en nous ôtant les êtres chers, elle nous met réellement à genoux. A l'occasion, permettez-moi, par le biais de vos pages, de remercier encore une fois tous ceux qui ont été à mes côtés dans les moments difficiles que j'ai vécus, avant et après sa disparition. Sans oublier la grande dame, l'écrivaine Djouher Amhis, qui m'a soutenue, elle qui l'avait connu, et m'a fait l'honneur de préfacer ce recueil hommage. – La poésie de Fouzia Laradi s'inscrit dans un temps de la tristesse, de la douceur et de la mémoire contre l'oubli, traversé par les thèmes de l'intimité… Cela va de soi. Ce sont les situations qui imposent les thèmes. Et la douleur qui m'a envahie à la perte de mon époux, a donné naissance aux textes que vous avez lus, sans les extraire du beau que j'ai connu avec lui. Seulement, dans l'écriture, chacun a sa manière de faire et de s'exprimer. D'autant plus que ce recueil a été édité en 2019, commémorant la première année de sa disparition, c'était encore très récent. Mais le temps ne fait que nous aider à mieux supporter la perte des êtres chers, mais jamais à les oublier. Pour moi, sa mort est juste une absence physique. Rien d'autre. Lire la suite de l'entretien dans l'édition papier Advertisements