Décidément, la Fédération algérienne de football (FAF) ne semble pas prête à inscrire son action dans le respect des textes et de la légalité, comme le confirment ses intentions de modifier pour la quatrième fois de suite le système de compétition. Lors de la saison 2019-2020, la Ligue 1 était composée de 16 clubs. La saison d'après, les décideurs ont changé de fusil d'épaule et ont fait passer le nombre de 16 à 20 clubs pour des motifs et raisons purement électoralistes. Changement de cap la saison suivante 2021-2022 au cours de laquelle la Ligue 1 va regrouper 18 clubs. Le Bureau fédéral élu en avril 2021 veut, lui aussi, apporter sa touche au système pyramidal en annonçant le retour à 16 clubs lors de la saison 2022-2023. Ces incessants changements du système de compétition de l'élite n'obéissent à aucun programme ou projet fixé dans le temps. Normalement, un tel changement doit être précédé par une profonde réflexion de l'ensemble des acteurs du football regroupés au sein de l'Assemblée générale de la fédération. Les nouveaux décideurs installés à la FAF au printemps dernier ne donnent pas l'impression de se soucier ou de s'attarder sur les critères statutaires et réglementaires. Lundi à 3 heures du matin un texto, émanant d'un membre du Bureau fédéral, à l'adresse de ses collègues leur demandait de valider, par texto, dans les meilleurs délais leur accord pour un retour à 16 clubs en Ligue 1. La fédération est une institution activant dans le cadre des lois nationales et en conformité avec ses propres statuts, ceux de sa fédération internationale et de sa confédération à l'obligation de se conformer aux textes indiqués. Jadis, lorsque le football algérien était dirigé par des responsables compétents, respectueux de la loi et des textes, la proposition de changement du système de compétition était formulée deux années avant son entrée en vigueur. Elle respectait la formule N1, N2. N1 correspondait à l'année avant la mise en œuvre de la décision, suivie une année après par l'application de ce qui a été décidé une année auparavant. Depuis que la fédération a tourné le dos au respect des statuts et règlements, le système de compétition change chaque année. Le Bureau fédéral a le droit de proposer une modification du système de compétition dont la mise en œuvre dépend exclusivement des pouvoirs de l'Assemblée générale. Les locataires de la fédération savent-ils que l'Assemblée générale est l'organe souverain et délibérant de la fédération ? Sans son aval, aucun changement du système de compétition ne peut avoir lieu. Pour le vérifier, il suffit de lire l'article 33 des anciens statuts de la FAF (compétences de l'Assemblée générale). Donc, pour que le nouveau système préconisé par la FAF pour la saison 2022-2023 soit appliqué, il faut qu'il soit préalablement adopté par l'Assemblée générale. La saison 2021-2022 débutera ce week-end, avant que les modalités d'accession et de rétrogradation ne soient adoptées par l'assemblée générale. C'est un dysfonctionnement et un grave précédent. Le plus dramatique, c'est que les premiers concernés, c'est-à-dire les membres du Bureau fédéral, ne semblent accorder aucune importance aux aspects indiqués. C'est là tout le drame du football algérien livré pieds et poings liés à des responsables qui tournent le dos aux textes qui régissent le sport-roi. Advertisements